C’est une nouvelle étape décisive dans la gouvernance des ressources naturelles au Sénégal. Le Comité national de l’Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives (CN-ITIE Sénégal) a annoncé la mise à disposition du registre des bénéficiaires effectifs des entreprises opérant dans le secteur extractif. Une décision historique qui s’inscrit dans une dynamique de transparence renforcée et de redevabilité publique.
Cette mesure est rendue possible grâce à l’adoption récente du décret n°2025-1354 du 27 août 2025, qui vient modifier le décret n°2020-791 du 19 mars 2020. Le nouveau texte supprime notamment les restrictions qui limitaient l’accès du public aux informations sur les véritables propriétaires des entreprises actives dans les industries extractives. L’ancien article 12, qui conditionnait la consultation du registre à la justification d’un « intérêt légitime », est désormais caduc.
Concrètement, toute personne peut désormais accéder librement et gratuitement à des données clés telles que l’identité des sociétés ou personnes physiques déclarées, les noms et prénoms des bénéficiaires effectifs, leur profession, nationalité, pays de résidence, ainsi que leur niveau de participation ou de contrôle dans les entreprises concernées. La date d’acquisition de cette propriété effective est également disponible.
Le Sénégal s’aligne ainsi sur les standards internationaux, notamment la Norme ITIE 2023, en garantissant un accès élargi à l’information dans un secteur souvent opaque. Cette réforme ambitionne de renforcer la lutte contre la corruption, le blanchiment de capitaux, les conflits d’intérêts et la fraude fiscale. Elle vise aussi à instaurer une concurrence saine et à redonner confiance aux citoyens et aux investisseurs dans la gestion des ressources extractives.
Pour les observateurs, cette initiative répond aux engagements pris par le président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, en faveur d’une gouvernance responsable, participative et tournée vers l’intérêt national. Elle représente un signal fort de rupture et d’exemplarité dans la manière de gérer le patrimoine naturel du pays.
Le Comité National ITIE invite dès lors tous les acteurs – institutions, entreprises, société civile, médias et citoyens – à s’emparer de ce nouvel outil pour exercer un contrôle citoyen plus actif et contribuer à une meilleure gouvernance des ressources du sous-sol sénégalais.
Avec cette mesure, le Sénégal se positionne résolument parmi les pays africains qui prennent au sérieux la transparence et la reddition de comptes dans la gestion de leurs richesses naturelles.
Emedia