Malgré les nombreux efforts déployés ces dernières années pour promouvoir la scolarisation des filles, notamment à travers des programmes nationaux et régionaux, l’accès à l’éducation reste encore inégalitaire dans plusieurs localités du Sénégal, particulièrement dans le Fouladou. Dans cette région du sud du pays, les filles continuent d’avoir moins de chances que les garçons d’aller à l’école, et surtout, de terminer leur cursus scolaire.
Face à cette réalité, l’association « Save Our Girls » propose une approche innovante : le mentoring. Objectif affiché : lutter contre le décrochage scolaire des filles et améliorer les taux d’achèvement, du primaire au secondaire.
« Le système de mentoring repose sur la sensibilisation, l’orientation, l’accompagnement psychologique, ainsi que sur des cours de soutien pour rattraper les retards scolaires », explique Madame Diallo née Fama Dia, présidente de l’association. Elle insiste sur un point : « La pauvreté ne doit plus être un frein à l’éducation des filles. »
Dans le cadre de ce programme, 400 bourses scolaires seront distribuées dans la région de Kolda. Une aide concrète pour soulager les familles, souvent confrontées à des difficultés économiques qui favorisent l’abandon scolaire des filles. Mariages précoces, harcèlement, éloignement des établissements ou encore surcharge des tâches domestiques sont autant de facteurs qui freinent leur parcours éducatif.
L’initiative est soutenue par plusieurs partenaires internationaux, dont des anciens camarades de Mme Diallo de l’université de Séoul, l’association des députés d’Afrique, ainsi que des structures académiques telles que l’université de Rotterdam et l’Institut des sciences de La Haye.
Une journée de distribution de fournitures scolaires et de sensibilisation a déjà été organisée à Kolda, en présence des mentors, des enseignants chargés d’accompagner les jeunes filles tout au long de l’année scolaire. La prochaine étape consistera à organiser une conférence régionale sur le genre et la valeur de l’éducation des filles, avec une ambition de déploiement à l’échelle nationale.
En attendant, la présidente de « Save Our Girls » lance un appel pressant aux familles : « Les parents doivent s’investir davantage pour promouvoir une éducation inclusive, car l’avenir de nos filles en dépend. »
Seydou Diatta – Emedia, Kolda