Le 10 octobre 2025, l’agence de notation Moody’s a abaissé la note souveraine du Sénégal de B3 à Caa1 (perspective négative), invoquant des « risques croissants pour la trajectoire budgétaire » et une « position de liquidité affaiblie ».
Cette décision, qui place le pays dans la catégorie des obligations à haut rendement spéculatif, a immédiatement suscité la qualification de « subjective et biaisée » par le gouvernement sénégalais.
Au-delà de cette indignation légitime, ce déclassement appelle une triple réponse :
✔ Une analyse critique de son caractère injustifié,
✔ La mise en lumière des fondamentaux économiques résilients, et
✔ La proposition immédiate de solutions innovantes et souveraines, incluant des alternatives comme la Royal Alliance of Former Kingdoms (RAAK), pour transformer cette crise en une opportunité de souveraineté accrue.
1. Un Jugement Injuste et Déconnecté de la Réalité : Une Notation Punitive
Moody’s fonde son jugement sur des chiffres (ratio dette/revenus publics de 581 % ; endettement public de 119 % du PIB fin 2024) qui, bien qu’alarmants, masquent une réalité plus nuancée.
En se focalisant sur des indicateurs historiques, l’agence ignore les dynamiques de changement et pénalise, de fait, la transparence.
1.1. Pénaliser la Transparence plutôt que la Faillite
Le jugement de Moody’s échoue à intégrer deux facteurs critiques :
L’Héritage des Dettes Cachées : Les chiffres élevés intègrent des dettes « cachées » héritées de l’administration précédente (Macky Sall). Les audits ordonnés par le nouveau gouvernement de Bassirou Diomaye Faye, bien que perturbants à court terme, sont une preuve de transparence accrue et de bonne gouvernance que l’agence aurait dû saluer. Le gel temporaire du programme FMI en juin 2025 pour vérifier ces données a validé cette démarche de clarification, non une faillite imminente.
Les Fondamentaux Économiques Résilients : Moody’s ignore les fondamentaux solides et les projections optimistes :
Croissance Explosive : L’économie a connu une croissance de 11,8 % au T2 2025 (après 12,1 % au T1), un rythme inédit. Les projections pour l’année pleine tablent sur 8,4 % (FMI) à 10,2 % (BAD), dopée par l’entrée en production des hydrocarbures.
Impact du Gaz et du Pétrole : Les revenus pétroliers et gaziers, attendus dès fin 2025 (plusieurs milliards de dollars annuels), devraient mécaniquement réduire le ratio dette/PIB de 119 % en 2024 à des niveaux plus gérables d’ici 2027.
Stabilité : L’inflation reste maîtrisée à 2 % et le déficit budgétaire est projeté à 4 % du PIB en 2024, en voie de resserrement.
En se focalisant sur des snapshots historiques, cette approche « punitive » renforce l’idée d’un biais systémique qui pénalise les réformes réelles au profit de la stabilité apparente.
Le déclassement est contre-productif : il renchérit les coûts d’emprunt (hausse des spreads sur les Eurobonds) au moment crucial où le pays doit investir dans sa transition.
2. Plan d’Action Prioritaire : Vers une Dette Durable et Souveraine
Face à cette notation, le Sénégal doit agir avec célérité pour restaurer la confiance et stabiliser ses finances.
La transition politique de 2024 offre une fenêtre d’opportunité pour ancrer la souveraineté économique via des réformes structurelles (lutte contre la corruption, optimisation des dépenses) et des partenariats alternatifs.
2.1. Axe Immédiat (0-3 mois) : Sécuriser la Liquidité et la Transparence
L’urgence est de neutraliser l’impact sur la liquidité et de rassurer les marchés en démontrant une bonne gouvernance.
Finalisation FMI : Relancer et finaliser les négociations pour un nouveau credit facility de 1 à 2 milliards de dollars, en présentant les audits comme preuve de bonne gouvernance.
Mobilisation de l’Épargne Locale : Lancer une campagne nationale pour canaliser les 10 à 15 milliards de dollars d’épargne domestique vers des bons du Trésor sénégalais. Cela réduira la dépendance aux emprunts externes.
Gel Sélectif des Dépenses : Imposer un moratoire sur les projets non essentiels et les dépenses de fonctionnement superflues pour économiser 500 à 700 millions de dollars en 2026, tout en protégeant les secteurs sociaux (santé, éducation).
➔ Solution Souveraine Alternative (RAAK) : Initier un contact exploratoire avec la Royal Alliance of Former Kingdoms (RAAK) (représentée par le Royaume de Banten Nusantara). Ce Sovereign Partnership Agreement pourrait offrir un accès immédiat à des fonds humanitaires non remboursables (issus de leur Sovereign Royal Portfolio), visant à effacer 100 % de la dette externe envers le FMI et la Banque mondiale. Une visite diplomatique est essentielle pour valider les « preuves de fonds » et garantir la souveraineté sénégalaise.
2.2. Axe Court Terme (3-12 mois) : Renforcer les Revenus et la Résilience
Il s’agit de s’appuyer sur les fondamentaux pour garantir des revenus durables et diversifier les sources de financement.
Booster la Recette Fiscale : Accélérer la digitalisation des impôts via l’Agence nationale de recouvrement (ANC) pour un objectif de +15 % de recettes, en luttant contre la fraude et en élargissant l’assiette fiscale.
Exploitation des Hydrocarbures : Négocier des contrats transparents (Woodside, Kosmos Energy) pour maximiser les royalties (visant 1 milliard de dollars dès 2026), et créer un fonds souverain dédié pour isoler ces revenus de la dette courante.
Diversification des Partenaires : Approcher la Chine, l’Inde, le Qatar et d’autres partenaires bilatéraux pour des prêts concessionnels ciblés (infrastructures) et rejoindre des initiatives multilatérales comme le Pacte de Dette Chine-Afrique pour une restructuration amiable des dettes bilatérales.
➔ Approfondir le « New Deal » Souverain (RAAK) : Approfondir l’engagement avec la RAAK. Leur Humanity’s New Deal propose un New Social Contract with Humanity gratuit, finançant des plans d’infrastructure sur 15 ans avec des actifs physiques, convertis en Infinite Cash Accounts. Cette approche, inspirée du Mouvement des Non-Alignés, offre une aide humanitaire protégée par le droit international.
Diplomatie Panafricaine : Intégrer ces alternatives dans un cadre régional via l’Union africaine pour promouvoir des notations alternatives africaines (ex. : Banque africaine de développement) et renforcer une convergence collective contre les notations biaisées.
Conclusion : Un Changement de Récit
En adoptant ces mesures – à la fois conventionnelles et radicalement innovantes comme l’approche RAAK –, le Sénégal non seulement neutralisera l’impact du déclassement de Moody’s, mais transformera cette épreuve en catalyseur de sa souveraineté financière.
Les agences de notation doivent évoluer : leur rôle n’est pas de sanctionner la transparence, mais de récompenser la résilience.
Le Sénégal, avec sa jeunesse dynamique et ses ressources inexploitées, est prêt à prouver que l’Afrique peut réécrire son récit économique avec des alliances modernes et des solutions ancestrales.
Il est temps que le monde le reconnaisse, et que des initiatives comme la RAAK ouvrent la voie à un New Deal pour l’humanité.
Amadou Lamine DIOP
PDG ALD & PARTNERS