Le secrétaire d’État chargé du Développement des Petites et moyennes entreprises (PME) et des Petites et moyennes industries (PMI), Ibrahima Thiam, a présidé à Ziguinchor l’ouverture du dialogue territorial consacré à l’élaboration d’une stratégie nationale de promotion et de développement des PME-PMI du Pôle Sud. L’atelier a réuni les acteurs économiques et institutionnels des régions de Ziguinchor, Sédhiou et Kolda autour d’une même ambition : renforcer le tissu entrepreneurial local et impulser une croissance économique durable.
« Cette stratégie que nous voulons co-construire avec vous s’inscrit en droite ligne de la Vision Sénégal 2050 initiée par le président de la République », a déclaré M. Thiam, soulignant la volonté du gouvernement d’impliquer l’ensemble des territoires dans le processus. Il a rappelé que cette vision vise à faire passer la contribution des régions hors de Dakar à la transformation économique nationale de 53 % à 71 % d’ici 2050.
Pour le Pôle Sud, les objectifs sont ambitieux : porter le PIB par habitant à 1,8 million de FCFA par an, augmenter le taux d’emploi de 40 % et faire de cette zone un véritable grenier agricole et pôle agro-industriel, notamment à travers l’Agropole Sud. Le secrétaire d’État a également salué la présence des représentants de Kolda et Sédhiou, « preuve de l’importance que vous accordez au développement économique de vos territoires et de notre volonté commune de bâtir une politique endogène et inclusive ».
Revenant sur les atouts du territoire, Ibrahima Thiam a mis en avant la richesse agricole, halieutique, forestière et artisanale, le dynamisme de la jeunesse, la bravoure des femmes et la contribution de la diaspora. « Ce sont autant d’éléments qui font du Pôle Sud un centre d’attraction pour les investissements nationaux et étrangers », a-t-il affirmé, tout en regrettant la faiblesse actuelle du tissu économique local.
Selon les derniers recensements, les régions de Sédhiou, Ziguinchor et Kolda ne comptent respectivement que 3,44 %, 3,36 % et 5,19 % des unités économiques du pays. « Cette situation ne reflète pas les ambitions du chef de l’État et du Premier ministre pour cette belle et riche région de Casamance », a-t-il souligné, rappelant le Plan Diomaye pour la Casamance, d’un coût de 53,6 milliards de FCFA, destiné à consolider la paix et accélérer le développement socio-économique.
Le gouverneur de Ziguinchor, Mor Talla Tine, a abondé dans le même sens, estimant que « les ressources naturelles sont là, mais il existe encore des contraintes qui freinent le développement des PME et PMI dans la région naturelle de Casamance ».
Pour sa part, Alphousseyni Diédhiou, premier vice-président du Conseil départemental de Ziguinchor, a salué la dynamique entrepreneuriale locale, tout en insistant sur la nécessité d’améliorer l’accès au financement. « L’accès au crédit reste l’une des principales difficultés. Il faut mettre en place une stratégie soutenue pour tirer la croissance économique de la Casamance vers le haut », a-t-il déclaré.
Dans son allocution, Ibrahima Thiam a rappelé que la mission qui lui a été confiée par le président de la République et le Premier ministre consiste à renforcer le développement des PME et PMI, qui représentent plus de 99 % du tissu économique national. Les consultations menées à travers le pays ont permis d’identifier plusieurs contraintes : l’environnement des affaires, le capital humain, l’accès au financement et aux marchés, les dispositifs d’appui, l’innovation et la technologie.
Pour y faire face, le gouvernement prévoit un ensemble de mesures : formalisation des entreprises pour réduire le poids du secteur informel, formation pour renforcer les capacités managériales, rationalisation des dispositifs d’accompagnement, amélioration de l’accès au foncier, au financement, aux équipements et aux infrastructures de stockage et de conservation.
« Cette stratégie nationale de promotion et de développement des PME et PMI est adossée à la nouvelle politique industrielle et commerciale, qui repose sur l’aménagement de zones industrielles et agroalimentaires, la maîtrise du coût de l’énergie et la compétitivité des facteurs de production », a expliqué M. Thiam.
Concluant son intervention, le secrétaire d’État a invité les acteurs économiques du Pôle Sud à contribuer activement à la réflexion. « C’est le sens de notre rencontre aujourd’hui : mener ensemble des réflexions stratégiques pour formuler des propositions pertinentes et enrichir la stratégie nationale que nous élaborons. Faites entendre vos voix, partagez vos expériences et engageons-nous ensemble pour un développement équitable et durable du Pôle Sud », a-t-il lancé.
Emedia