Lors d’une conférence de presse tenue ce jeudi à la permanence de l’Alliance pour la République (APR), Me Pierre-Olivier Sur, avocat de l’ancien président Macky Sall, a vivement dénoncé l’absence de transparence entourant l’affaire dite de la « dette cachée ». Selon lui, trois rapports essentiels à la compréhension du dossier restent inaccessibles, aussi bien pour la défense que pour la presse.
« Le rapport de l’Inspection des finances, celui-là même qui a déclenché toute cette affaire, est caché. Aucun journaliste ne l’a eu entre les mains, et nous, juristes, non plus », a-t-il affirmé. L’avocat a rappelé que la presse représente la garantie de la démocratie et de la transparence, déplorant qu’elle soit tenue à l’écart de documents aussi déterminants.
Me Sur a également pointé du doigt le « pré-rapport » de la Cour des comptes, qu’il qualifie de « deuxième rapport caché ». Malgré des demandes officielles adressées il y a plus de deux semaines au président de la Cour des comptes et au ministre des Finances, il affirme n’avoir reçu aucun exemplaire.
Le troisième document incriminé serait, selon lui, le rapport du cabinet d’audit Mazars, présenté comme un rapport indépendant. « Tout le monde en parle, mais personne ne l’a vu. C’est le troisième rapport caché », a insisté l’avocat, s’interrogeant sur la procédure de passation ayant conduit à la sélection de ce cabinet. « Y a-t-il eu un appel d’offres ? Probablement pas, sinon cela aurait été rendu public », a-t-il ajouté.
Au-delà du contenu de ces rapports, Me Sur s’est attardé sur la forme et la légalité des procédures. Il souligne que la loi de 2012 impose que le rapport de l’Inspection des finances soit déposé dans un délai de trois mois après la prise de fonction d’un nouveau pouvoir. Or, selon ses informations, ce dépôt n’aurait eu lieu que six mois plus tard, ce qui constituerait déjà un « vice de forme ».
Concernant le document de la Cour des comptes, l’avocat avance que celui-ci n’aurait pas été signé par l’assemblée plénière, mais par une seule chambre. « Si toutes les signatures ne figurent pas, cela pourrait signifier que certains membres ont refusé de signer », a-t-il laissé entendre.
Pour Me Pierre-Olivier Sur, ces zones d’ombre et irrégularités formelles fragilisent la crédibilité de l’ensemble du dossier. « Nous ne sommes pas face à une dette cachée, mais à un dossier caché », a-t-il conclu, dénonçant un manque flagrant de transparence dans la gestion et la communication autour de cette affaire.
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