L’Agence nationale des affaires maritimes (ANAM) est pointée du doigt dans le dernier rapport de l’Autorité de régulation de la commande publique (ARCOP) sur les marchés de 2022. L’audit révèle de graves manquements dans le marché portant sur l’acquisition de deux vedettes de surveillance, pour un total d’irrégularités estimé à plus de 185 millions de francs CFA.
Selon le journal Libération, qui a consulté le rapport, la garantie de douze mois prévue dans le contrat n’a pas été couverte par une retenue, contrairement aux dispositions réglementaires. De plus, aucune retenue n’a été opérée sur le premier décompte de l’avance de démarrage. Si une retenue a bien été appliquée sur le deuxième décompte, celle-ci a été sous-évaluée : elle aurait dû atteindre 109,74 millions de francs CFA, mais n’a été fixée qu’à 76,79 millions, soit un écart de près de 33 millions.
Les auditeurs relèvent également un retard d’exécution de treize semaines, resté sans conséquence pour l’entreprise adjudicataire, alors que des pénalités estimées à 46,5 millions de francs CFA auraient dû être appliquées.
Pire encore, l’ARCOP souligne que l’ANAM n’a procédé à aucune réception provisoire des vedettes. À la clôture de l’audit, les deux embarcations étaient toujours sous la possession du fournisseur. Le procès-verbal des essais techniques, signé seulement par deux agents de l’agence, « ne saurait constituer une base de transfert de propriété », avertit l’ARCOP.
Ces irrégularités, qui mettent en jeu plusieurs dizaines de millions de francs CFA, relancent le débat sur la transparence et la rigueur dans la gestion des marchés publics au sein des institutions étatiques.
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