Ousmane Sonko, président du parti Pastef–Les Patriotes, a tenu un grand meeting samedi au Parking du stade Léopold Sédar Senghor, devant une foule immense. Dans un discours offensif, le Premier ministre a dressé un constat alarmant de la situation économique du Sénégal, tout en présentant les grandes orientations du plan de redressement porté par son camp.
Ousmane Sonko a rappelé le long combat de dix ans mené pour accéder au pouvoir et a exhorté ses partisans à rester fidèles au programme du président Bassirou Diomaye Faye. Il a néanmoins annoncé une nouvelle feuille de route baptisée Vision Sénégal 2050, censée redéfinir les priorités nationales. Selon lui, le problème du pays n’est pas d’ordre politique mais économique. Il a insisté sur la nécessité de bâtir une économie compétitive et équitable, capable de relancer tous les secteurs et de garantir une meilleure répartition des richesses.
Le leader de Pastef a dénoncé avec vigueur le « pillage des caisses de l’État » et accusé l’ancien régime d’avoir contracté une dette « cachée » qu’il estime à plus de 130 % du PIB. Il a qualifié cette situation de « haute trahison », soutenant que le poids de cette dette pèsera sur plusieurs générations. Sonko a réclamé que les responsables de ces pratiques rendent des comptes devant la justice, affirmant que des rapports officiels et des institutions internationales confirment l’existence de ces dettes dissimulées.
Évoquant la présence d’une mission du FMI au Sénégal, il a affirmé que le pays se trouve dans l’incapacité d’honorer ses engagements financiers, ce qui nécessiterait une restructuration de la dette. Refusant cette option, Sonko a défendu son plan de redressement économique et social, qui passe selon lui par des efforts collectifs, mais aussi par la contribution de ceux qui ont « causé » la crise.
Il a justifié certaines mesures fiscales jugées impopulaires, estimant qu’elles sont préférables à une restructuration de la dette. Il a précisé que les produits de première nécessité ne sont pas concernés par ces taxes et a annoncé la création prochaine d’un central d’achat national. Parmi les mesures envisagées figurent la taxation des jeux de hasard, du tabac et des boissons alcoolisées.
Sur le plan de la gouvernance, Sonko a réitéré sa volonté de « nettoyer » la justice et de poursuivre tous les responsables impliqués dans des détournements ou malversations. Il a évoqué un rapport de l’Inspection générale d’État sur le pétrole et le gaz, qu’il dit désormais détenir, et qui, selon lui, prouverait l’existence de contrats mal négociés. Il a aussi rappelé avoir transmis le rapport du Prodac au procureur, soulignant que la justice doit agir « au nom du peuple ».
Enfin, le chef du gouvernement a dénoncé l’attitude de certains responsables politiques qu’il accuse d’opportunisme et de duplicité, annonçant qu’ils seront écartés du pouvoir. Il a appelé à la dissolution du parti APR, qu’il tient pour principal responsable de la situation économique actuelle, et a réaffirmé sa détermination à instaurer une véritable reddition de comptes.
Selon lui, « la justice ne doit pas appartenir aux magistrats, ni au président, ni au Premier ministre, mais au peuple sénégalais ».
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