Réunis ce 11 novembre 2025, les membres de la plateforme AARTU / C2D ont lancé un appel solennel à la résistance démocratique. Dans une déclaration commune, les leaders politiques, intellectuels et acteurs de la société civile signataires ont dénoncé ce qu’ils qualifient de « naufrage moral, politique et institutionnel » du Sénégal sous le régime actuel.
Créée en mai 2025, AARTU / C2D est née, selon ses initiateurs, d’une exigence de vérité et de sursaut républicain. La plateforme regroupe des partis politiques, mouvements citoyens et personnalités indépendantes unis autour d’un objectif : défendre l’État de droit et les libertés démocratiques. Après une première réunion virtuelle en juillet, puis une rencontre fondatrice en septembre à Paris, le collectif a officialisé sa structure et ses textes directeurs. Depuis, trois prises de position majeures ont marqué son action : l’appel à l’unité des forces démocratiques, le soutien à la diaspora lors de la manifestation de Milan, et la dénonciation des atteintes à la liberté de la presse. Le « Niakhtou national » récemment lancé en est la continuité, symbole d’une volonté de fédérer toutes les consciences patriotiques pour « sauver la République ».
Dans son texte liminaire, AARTU / C2D dresse un tableau sombre de la situation nationale. Le mouvement accuse le Premier ministre Ousmane Sonko et son entourage d’avoir transformé le mensonge en méthode de gouvernance et la haine en outil politique. Il fustige une gouvernance « clanique et confuse », qui, selon lui, oppose les Sénégalais et fragmente la nation.
La plateforme dénonce également la dégradation de l’image du Sénégal sur la scène internationale. Jadis respectée, la diplomatie sénégalaise serait aujourd’hui « humiliée », selon les signataires, par un pouvoir enfermé dans une logique d’affrontement et de populisme. AARTU / C2D déplore une « perte d’équilibre » qui fragilise la position du pays dans une région déjà instable.
Sur le plan économique, le constat n’est guère plus encourageant. Le mouvement parle d’un « naufrage économique et fiscal », marqué par une explosion de la dette, une croissance en berne et une politique jugée injuste. L’organisation accuse le gouvernement d’avoir choisi « l’agression sociale » plutôt que la relance productive, en multipliant les taxes sur les petites entreprises et les transferts familiaux.
Les critiques portent aussi sur les institutions. Le collectif condamne les attaques publiques du Premier ministre contre le pouvoir judiciaire et alerte sur une possible dérive constitutionnelle. Évoquant des soupçons d’accord secret entre le président Diomaye Faye et son Premier ministre, les signataires estiment qu’un tel pacte constituerait une « trahison du suffrage universel » et un « coup d’État constitutionnel déguisé ».
Face à cette situation, AARTU / C2D appelle à un sursaut républicain. Le mouvement invite les forces politiques, syndicales, intellectuelles et citoyennes à se lever pour défendre les institutions, la liberté et l’unité nationale. Il rejette la haine, la manipulation et la division, rappelant que « la République n’appartient à aucun camp, mais à la conscience collective du peuple sénégalais ».
Se définissant comme « un bouclier républicain », AARTU / C2D se veut une convergence de citoyens libres et de partis responsables, refusant la peur et la soumission. Le texte conclut par un appel vibrant à la mobilisation : « Le régime a choisi la dérive, nous choisissons la résistance. Le régime a choisi le mensonge, nous choisissons la vérité. Le régime a choisi la division, nous choisissons l’unité nationale. »
Le document est signé par de nombreuses figures politiques, dont Idrissa Seck (Reew Mi), Aïssata Tall Sall (Osez l’Avenir), Thierno Alassane Sall (République des Valeurs), Thierno Bocoum (AGIR), Ibrahima Dème (ETIC), Amadou Ba (Nouvelle Responsabilité), Macky Sall (APR), Bougane Guèye Dany (Geum Sa Bopp), Aminata Mbengue Ndiaye (Parti Socialiste), Mbaye Dione (AFP), Barthélémy Dias (Sénégal bi nu Bokk), Samba Sy (PIT), Talla Sylla (Jëf-Jël / Jàmm Ak Naatangé) et Karim Wade (PDS).
« Quand la République vacille, les consciences doivent se lever », conclut le texte, érigeant la résistance républicaine en devoir moral pour tous ceux qui croient encore en un Sénégal uni, libre et debout.
Emedia









