Le Plan Diomaye pour la Casamance (PDC) cherche à renforcer sa dynamique après plus de 13 milliards de F Cfa déjà investis et un taux d’exécution estimé à 46%. Réuni ce mercredi 19 novembre à Ziguinchor sous la présidence du gouverneur Mor Talla Tine, le comité de pilotage a appelé à une intensification des actions pour consolider le retour durable des populations affectées par le conflit armé.
Lors de la rencontre, le gouverneur a salué les avancées enregistrées ces dernières années tout en soulignant la nécessité d’un appui supplémentaire. Il a insisté sur l’importance d’un mécanisme capable de mobiliser davantage de ressources pour inscrire les retours dans la stabilité. Le comité a également plaidé pour la prolongation du Plan spécial de retour jusqu’en 2027, estimant que les efforts engagés doivent être poursuivis et renforcés. Parmi les améliorations notées figure l’acquisition de deux nouvelles machines de déminage, considérées comme essentielles pour accélérer la sécurisation des zones de retour et la dépollution des terres. Le renforcement du dialogue communautaire a aussi été évoqué, à travers des cadres de concertation destinés à consolider la cohésion sociale.
L’Agence nationale pour la relance des activités économiques et sociales en Casamance (Anrac) a présenté les résultats obtenus durant les troisième et quatrième trimestres de 2025 ainsi que les perspectives pour 2026. Depuis le lancement du Pdc, 117 villages ont amorcé ou finalisé leur retour en 2025, portant à 4 755 le nombre total de ménages revenus, contre 4 047 en 2024. Ces retours concernent les départements d’Oussouye, Bignona et Ziguinchor. Sur les 143 actions programmées au premier semestre, 59 ont été réalisées pour un montant dépassant 9,5 milliards de F Cfa. Les initiatives menées lors des deux derniers trimestres ont mobilisé plus de 3 milliards de F Cfa, grâce à la participation active des ministères et agences publiques. Elles portent notamment sur la protection sociale, l’accès à l’eau potable, l’état civil des anciens combattants et la construction d’infrastructures sanitaires. Le budget du quatrième trimestre dépasse 1,16 milliard de F Cfa, portant les investissements cumulés du programme à plus de 13,3 milliards.
Malgré ces avancées, plusieurs localités attendent toujours de pouvoir engager leur retour. Le sous-préfet de Nyassia, Moussa Aly Bâ, a souligné la situation difficile de villages comme Bouniack ou Badem, appelant à une discrimination positive en faveur des zones les plus touchées. Un appel rejoint par le maire d’Énampore, Adrien Manga, qui a alerté sur les risques de litiges fonciers, notamment à Djibonker Manjack où le retour n’a pas encore pu se concrétiser. Il a insisté sur la nécessité d’identifier les zones à risque et d’anticiper les conflits potentiels.
En conclusion, les acteurs ont réaffirmé leur engagement à intensifier les efforts entrepris, convaincus que la stabilisation durable de la Casamance passe par un retour sécurisé, ordonné et harmonieux de toutes les populations vers leurs localités d’origine.
Emedia








