Le Sénégal a commémoré, ce lundi 1er décembre 2025, le 81ᵉ anniversaire du massacre de Thiaroye lors d’une cérémonie présidée par le chef de l’État, Bassirou Diomaye Faye, accompagné du président gambien Adama Barrow. Après un dépôt de gerbes au cimetière de Thiaroye, le cortège officiel s’est rendu au camp militaire, lieu même où les tirailleurs sénégalais furent abattus le 1er décembre 1944.
Dans son allocution, le Président Diomaye a rappelé la portée historique et symbolique de cet événement tragique. « En ce jour de recueillement, nous sommes réunis sur cette terre meurtrie de Thiaroye pour rappeler que la vérité ne s’efface jamais, elle finit toujours par réclamer justice », a-t-il déclaré, rendant hommage aux tirailleurs « brutalement assassinés par l’armée coloniale » pour avoir simplement réclamé leurs droits et leur dignité après avoir combattu pour la libération de la France.
Le chef de l’État a souligné que Thiaroye n’était pas qu’un épisode du passé mais une interpellation adressée aux générations présentes. Selon lui, « si le massacre a eu lieu ici, sur le sol sénégalais, le sang versé fut celui de l’Afrique », insistant sur l’importance de faire de cette tragédie un socle de solidarité panafricaine et un engagement partagé pour la justice, la dignité et la mémoire.
Bassirou Diomaye Faye a également salué la reconnaissance du terme « massacre » par Emmanuel Macron ainsi que la publication du Livre blanc consacré à cet événement. Un document qu’il qualifie « d’incontournable » et qui marque, selon lui, la fin des zones d’ombre autour de cette page sombre de l’histoire. Il a par ailleurs souligné la mise à disposition, par la France, de son expertise pour accompagner les recherches archéologiques menées par les équipes sénégalaises.
Souhaitant ancrer davantage cette mémoire dans l’espace public et dans la conscience collective, le Président a annoncé l’érection prochaine d’une stèle commémorative entre le camp et le cimetière, afin de relier symboliquement les deux lieux. Il a également promis un renforcement de l’enseignement du massacre de Thiaroye dans les programmes scolaires pour permettre aux jeunes générations de comprendre les mécanismes de la domination coloniale et la portée des luttes de résistance.
« Le combat pour la mémoire de Thiaroye est un combat pour l’âme du Sénégal et pour l’âme de l’Afrique », a conclu Bassirou Diomaye Faye, assurant qu’il ne ménagerait aucun effort pour que la mémoire des martyrs demeure vivante et continue d’inspirer les générations futures.
Emedia









