La situation reste explosive à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, où les étudiants poursuivent leur mouvement de protestation contre le retard du paiement des bourses. Les affrontements avec les forces de défense et de sécurité se sont intensifiés ces derniers jours, plongeant le campus dans un climat de tension permanente.
Depuis le début de la semaine, les violences ont fait plusieurs blessés. Six étudiants avaient été touchés lors des premières échauffourées, dont un leader étudiant victime d’une fracture au bras. Mardi, le bilan s’est alourdi à seize étudiants blessés, dont six grièvement, ainsi que quatre policiers nécessitant des soins après les heurts.
L’usage massif de gaz lacrymogènes a fortement perturbé la vie sur un campus densément peuplé. De nombreux étudiants rapportent des difficultés respiratoires, des irritations persistantes et des nuages de gaz s’infiltrant jusque dans les bâtiments universitaires. Ce mercredi matin, la situation a de nouveau dégénéré : les forces de l’ordre, présentes à l’intérieur du campus, ont lancé des grenades lacrymogènes jusque dans certaines chambres, selon plusieurs témoignages.
Pourtant, une médiation menée par des guides religieux avait permis d’obtenir une trêve la veille. Ces figures religieuses continuent d’appeler à l’arrêt immédiat des violences et offrent leurs bons offices pour renouer le dialogue entre étudiants et autorités. De son côté, la hiérarchie policière aurait recommandé aux agents de ne pas entrer armés dans l’enceinte universitaire.
Le conseil académique de l’UCAD a autorisé mardi l’intervention des forces de l’ordre sur le campus, invoquant la nécessité de garantir la sécurité des personnes et des biens. Mais cette décision, considérée par les étudiants comme une violation des franchises universitaires, alimente aujourd’hui une bonne partie des tensions.
Sur place, la Croix-Rouge s’active pour évacuer les blessés et prendre en charge les nombreux cas d’asphyxie, alors que les affrontements se poursuivent.









