Lors de l’examen du budget du ministère de la Communication et des Télécommunications à l’Assemblée nationale, la députée de Podor Nafi Kane a interpellé avec vigueur le ministre sur la situation alarmante que traverse le secteur de la presse au Sénégal. Elle a rappelé que, lors du vote de la loi sur l’accès à l’information, elle avait déjà souligné combien le manque de transparence dans l’administration nourrit la méfiance des citoyens, rendant indispensable l’adoption de cette loi conforme à la Constitution.
Pour l’élue de Podor, les ambitions affichées par le ministère en matière d’assainissement du paysage médiatique ont débouché sur un résultat inverse à celui annoncé. Elle décrit un secteur « à l’agonie », où des médias ferment les uns après les autres, laissant des journalistes au chômage et des familles plongées dans la précarité. Certains enfants ne peuvent plus être scolarisés faute de moyens, tandis que d’autres familles sont expulsées après des mois d’arriérés de loyer. Elle a également rappelé que plusieurs patrons de presse réclament à l’État des arriérés de paiement liés à des contrats dûment signés.
Nafi Kane a exigé des explications sur le blocage de la subvention annuelle destinée à la presse, pourtant votée systématiquement par l’Assemblée nationale. Elle a demandé au ministre de préciser quand ces fonds seront débloqués et pourquoi l’aide au développement de la presse a été suspendue, privant le secteur d’un soutien essentiel.
La députée de Podor a aussi plaidé pour les travailleurs des radios communautaires, qu’elle considère comme des relais indispensables de l’action publique dans les zones les plus reculées du pays. Elle a appelé le gouvernement à renforcer leur accompagnement, à envisager leur intégration dans la fonction publique locale et à faciliter l’obtention de la carte nationale de presse.
Par son intervention, Nafi Kane a exhorté le ministère à restaurer une relation de confiance avec les médias, notamment privés, qu’elle décrit comme un pilier fondamental de la démocratie sénégalaise.
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