La Génération 88 (G88), regroupant d’anciens responsables du mouvement étudiant des années 80 et 90, exprime sa vive inquiétude face à la crise qui paralyse l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar et menace l’année académique 2025-2026. Fidèle à son héritage de lutte, elle juge légitimes les revendications liées aux retards de paiement des bourses de Master et dénonce une situation révélatrice d’un malaise profond, aggravé par l’entrée des forces de l’ordre dans le campus et l’absence de dialogue réel.
La G88 identifie plusieurs causes structurelles : mise en œuvre chaotique du système LMD, maintien d’un modèle académique dépassé malgré les outils numériques, orientation massive de bacheliers vers des universités déjà saturées, sureffectifs dans les Masters, manque de débouchés et déficit de concertation. Elle rappelle que des crises similaires ont déjà coûté cher à la communauté universitaire, notamment la répression de 1987, la mort de Bassirou Faye en 2014 ou encore les semestres perturbés en 2023-2024.
Face à l’urgence, le regroupement exige l’arrêt immédiat des violences, le retrait sans condition des forces de l’ordre du campus, la reprise d’un dialogue constructif entre étudiants, autorités universitaires et tutelles, ainsi que la prise en charge rapide des blessés. Pour prévenir durablement les crises, la G88 propose la création d’une Cellule nationale d’anticipation et l’organisation de concertations annuelles sur les enjeux sociaux et pédagogiques.
Elle insiste sur la nécessité de renforcer structurellement les universités; recrutements, infrastructures, régularité des bourses, et appelle à la mise en place d’une Mutuelle des étudiants pour améliorer leur sécurité sociale. Disponible pour la médiation, la G88 invite tous les acteurs à la responsabilité et à la retenue, affirmant que préserver l’Université revient à préserver l’avenir du pays.
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