Le président de la Société sénégalaise de neurochirurgie (SSNC), le Professeur Momar Kodé Ba, a appelé jeudi à Ziguinchor à renforcer le nombre de spécialistes et les infrastructures pour répondre à la forte demande en traumatologie, liée à la hausse des accidents de la circulation dans le pays.
Cette déclaration a été faite à l’ouverture des travaux du 9ᵉ congrès de la SSNC, placé sous le thème « Décentralisation des soins neurochirurgicaux ». L’événement, parrainé par le professeur Seydou Boubakar Badiane, réunit des spécialistes venus du Sénégal et de plusieurs pays de la sous-région.
« Le Sénégal accuse un déficit de 60 à 70 neurochirurgiens, alors qu’un ratio d’un spécialiste pour 200 000 habitants est recommandé », a déploré le Professeur Ba. Il a insisté sur la nécessité d’inciter les jeunes médecins à s’engager dans cette spécialité et de renforcer la formation des neurochirurgiens et des paramédicaux, tout en investissant dans les infrastructures, les équipements et la réanimation.
Le Professeur Ba a également souligné l’importance d’organiser pour la première fois ce congrès en dehors de Dakar afin de « faire l’état des lieux de la pratique neurochirurgicale dans les régions » et d’identifier les difficultés spécifiques aux structures de l’intérieur du pays.
La traumatologie constitue le principal motif de prise en charge neurochirurgicale dans le pays en raison de la recrudescence des accidents de la circulation. La Professeur Magatte Gaye Sakho, cheffe du service de neurochirurgie de l’hôpital général Idrissa-Pouye de Dakar, a rappelé que le Sénégal compte actuellement 37 neurochirurgiens, majoritairement basés dans la capitale. Certains services sont toutefois opérationnels à Saint-Louis, Ziguinchor, Kaolack et Touba. « La traumatologie reste le problème majeur, elle constitue l’essentiel des interventions dans presque tous les services », a-t-elle précisé.
Les participants appellent à la mise en place d’une stratégie nationale volontariste pour accélérer la décentralisation des soins, améliorer la couverture neurochirurgicale et créer un registre national permettant de mieux quantifier les besoins et le nombre de cas pris en charge. Le congrès se poursuit à Ziguinchor avec des panels consacrés à la pathologie malformative et traumatique, ainsi qu’une table ronde sur l’amélioration de l’offre de soins dans les régions.
Emedia








