Lundi 3 janvier 2023. Une date à marquer d’une pierre blanche dans le cursus politique du Président Macky Sall. Après le 9 novembre 2008 date marquant sa démission du Pds, le 25 mars 2012 qui symbolise son accession à la magistrature suprême et le 24 février 2019, date de sa réélection au premier tour de l’élection, Macky Sall vient de vivre un autre tournant politique. Attendu depuis sur cette question, il est resté scotché à son agenda. Ne cédant à aucune pression et même se payant le luxe de tourner en dérision son monde en jouant sur le registre du clair-obscur. Aujourd’hui, il a dit ce qu’il pense et la posture qu’il va occuper à partir de maintenant. Macky Sall a choisi de respecter à la lettre une promesse qu’il avait tenue à plusieurs reprises et qui figure même dans son livre « Le Sénégal au cœur » qu’il a publié. C’est de e pas briguer un troisième mandat.
Se faisant, il se conforme à l’esprit de la loi fondamentale dont une révision avait touché un point sensible : la limitation des mandats à deux termes. À savoir que « la durée du mandat du président de la République est de cinq ans ». Et que, stipule toujours la constitution sénégalaise dans son article 27 : « Nul ne peut exercer plus de deux mandats consécutifs ». Toutefois, il s’agit d’une disposition que ses thuriféraires ne veulent surtout pas entendre parler. Confortés qu’ils sont par le fait que Macky Sall qui était, au début, catégorique sur son mandat en cours qui est considéré comme le dernier, semblait au fil des ans, faire évoluer son discours. Ces derniers affirment que cette disposition ne concerne pas le premier mandat du président Sall qui était un septennat.
L’un dans l’autre, tout porte à croire que le Président Macky Sall a choisi la cohérence dans la démarche. N’est-ce pas lui qui avait dit en 2017 devant l’ancien Président Burkinabé, Roch Marc Christian Kaboré, en visite à Dakar : « Je suis à mon premier mandat qui finira en mars 2019. Nous avons, il y a un an, engagé une réforme majeure de la Constitution par voie référendaire pour justement arrêter le débat ».
La conséquence du non à une 3ème candidature
Interpellé sur la question du 3ème mandat, notamment sur le fait qu’il continue d’esquisser la question, le Président Macky Sall avait dit : « si je dis que je suis candidat plus personne dans mon gouvernement ne va travailler comme il se doit ». Donc, en se prononçant ce 3 juillet, Macky Sall ne pourra, pour sûr, éviter cet état de fait. Peut-être qu’il se dira qu’il a réduit le temps de non-travail des membres de son gouvernement parce que, dans tous les cas, des ambitions vont s’affirmer dans son camp, même si on est à sept mois de la présidentielle. C’est donc Benno Bokk Yaakaar qui va en prendre un sacré coup si ce n’est pas tout simplement son arrêt de mort qui est prononcé par son président depuis 2012.
Mais Macky Sall en adoptant une telle posture, aura gagné sur un autre registre. En plus du bilan engrangé durant son magistère, l’autre acte et non des moindre qu’il a posé est celui-là qui consiste à céder démocratiquement le pouvoir après avoir organisé une élection libre, démocratique et transparente sans être candidat. Et en cela, il aura fait plus que Senghor qui avait cédé son pouvoir avant terme à Abdou Diouf.