Au Niger, les militaires putschistes ont annoncé, jeudi 3 août, qu’ils dénonçaient plusieurs accords militaires conclus avec la France. Message diffusé par le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (Cnsp). La France, elle, rejette cette décision. Paris estime en effet que «le cadre juridique de sa coopération avec le Niger en matière de défense repose sur des accords conclus avec les autorités nigériennes légitimes». «Celles-ci sont les seules que la France, comme l’ensemble de la communauté internationale, reconnaît», explique-t-on du côté du ministère des Affaires étrangères.
Paris n’accorde donc aucun crédit aux décisions annoncées la veille par la junte. Le Cnsp avait dénoncé cinq accords militaires conclus avec la France. Des accords qui concernent notamment le stationnement du détachement français et le statut des militaires présents dans le cadre de la lutte anti-jihadiste. Les putschistes ont justifié leur décision par «l’attitude désinvolte» de la France et sa réaction face au coup d’֤État. Environ 1 500 soldats français sont actuellement présents dans le pays, et ce, en appui des forces nigériennes. Le ministère français des Affaires étrangères juge par ailleurs que la coopération militaire avec le Niger a jusque-là donné des résultats positifs. «Ailleurs dans la région, nous constatons que le départ des partenaires internationaux a conduit à l’accroissement de la violence», ajoute-t-on de source diplomatique.