Face aux députés, Ousmane Sonko a dévoilé l’ampleur des économies réalisées grâce à la réduction du train de vie de l’État. Plus de 280 milliards de francs CFA seront ainsi préservés dans le prochain budget. Une performance que le Premier ministre attribue à des arbitrages stricts, mais nécessaires, et qui aurait contribué à renforcer la confiance du FMI dans les prévisions financières du Sénégal. Pour Sonko, l’avenir passe inévitablement par des « solutions endogènes » capables d’assurer un financement durable de l’économie, loin des contraintes imposées par les partenaires extérieurs.
Interpellé sur la question sensible du désencombrement, le chef du gouvernement a rappelé les instructions de clémence données l’an dernier, tout en réaffirmant qu’il n’est pas possible de laisser les trottoirs envahis, surtout aux abords des écoles et des hôpitaux. Il annonce désormais la construction imminente d’un centre commercial destiné à accueillir des milliers de marchands ambulants, ainsi que de nouveaux aménagements autour du Marché Kermel. Une réponse qu’il veut pragmatique, alors que Dakar se prépare à accueillir les Jeux olympiques de la jeunesse dans un an.
Sur le terrain économique, Sonko s’est montré particulièrement critique à l’égard de ce qu’il qualifie de « dette cachée », présentée comme une véritable trahison envers le peuple. À l’en croire, si l’on dresse un inventaire honnête, la dette totale représenterait 119 % du PIB. Son déplacement à Dubaï, sujet de nombreuses spéculations, était selon lui entièrement consacré à la recherche de solutions de financement. Il dénonce par ailleurs des tentatives de manipulation visant à entacher son image auprès de la jeunesse et de l’opinion, notamment en exploitant des dossiers sensibles comme celui des étudiants ou des marchands ambulants.
Le Premier ministre s’est également exprimé sur la situation en Guinée-Bissau, qu’il décrit comme une « combine », appelant à la libération de Domingos Pereira et à la poursuite normale du processus électoral. Il assure, sur le plan interne, que personne ne sera épargné par la justice, pas même un membre de sa propre famille si son nom apparaît dans un rapport.
Sonko affirme enfin que toutes les propositions issues du dialogue politique sont entre les mains du président, accompagné d’une commission chargée de les transformer en mesures concrètes. Sur la justice, il insiste : les dossiers doivent être traités avec rigueur, sans précipitation ni volonté de régler des comptes. Une manière de réaffirmer sa volonté de rompre avec les pratiques qu’il juge abusives et d’inscrire son action dans une démarche d’équité et de transparence.
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