S’il est absent du gouvernement de Sonko, le Pds va tout de même compter dans la gestion du régime par sa contribution, minime soit-elle, à l’élection dès le premier tour de Diomaye Faye. Mais aussi par sa force de frappe à l’Assemblée nationale sur laquelle Yewwi- ou Pastef- devra compter. Benno bokk yaakaar est encore au contrôle !
Il n’y a pas que les membres de Leaders alliés du candidat Ousmane Sonko (Lacos) et d’autres de Diomaye Président de la première heure qui ont été zappés du gouvernement de Sonko. Le Parti démocratique sénégalais (Pds) non plus, allié de la dernière minute, n’a pas été servi. Mais cela pourrait se comprendre et être toléré puisque Mimi Touré – ou son quota – n’y est pas. Seulement, le Pds est quand même un soutien vanté comme le «doggali» (achever le régime de Benno) qui pourrait avoir été décisif dans cette victoire dès le premier tour. Un poids politique relatif, mais une représentation à l’Assemblée déterminante, qui a justifié le déplacement du candidat de la Coalition Diomaye Président chez Abdoulaye Wade, à la veille du scrutin du 24 mars. Le Pds avait publié un communiqué pour motiver son choix alors que le candidat de Benno ne cessait de courir après Karim Wade, malgré les accusations de corruption contre lui. Alors qu’une partie des Libéraux avait choisi de rejoindre Amadou Ba, Karim tente de rassurer : «Notre Secrétaire général national, Maître Abdoulaye Wade, vient d’apporter le soutien officiel du Parti démocratique sénégalais (Pds) à la Coalition Diomaye Président pour l’élection présidentielle du 24 mars. J’exprime ma profonde satisfaction pour cette décision éclairée.»
L’alliance à l’Assemblée et les prochaines Législatives
Le Pds va-t-il attendre les Législatives pour jouer la carte de la bataille parlementaire qui s’annonce âpre ? D’ores et déjà, le Groupe parlementaire Liberté, démocratie et changement va faire valoir ses muscles puisque le nouveau régime va devoir compter sur eux et d’autres députés encore, y compris quelques-uns de Benno pour faire passer certaines initiatives parlementaires, la dissolution de l’assemblée n’étant pas encore possible. Avec ses 24 députés au moins, le Pds, par des alliances autres qu’avec le groupe Yewwi askan wi, peut constituer une véritable force de blocage de certains projets de loi. Alors, que proposeront en contrepartie le président de la République et son Premier ministre à leur nouvel allié ? Après l’invalidation de sa candidature, Karim Wade avait parié : «Dans tous les cas, je participerai d’une manière ou d’une autre au scrutin.» On peut dire aussi que le Pds participera d’une manière ou d’une autre à la gestion du régime Diomaye- Sonko. Gouverner ensemble, après avoir gagné ensemble, comme le crédo de Macky Sall et ses alliés. Y aura-t-il une nouvelle intercoalition pour les prochaines Législatives ? Le Pastef a déjà vécu les mauvaises humeurs du Groupe parlementaire Liberté, démocratie et changement.
Malick SY