À quelques jours de leur Gamou annuel prévu le 31 mai, les habitants de Ndiarogne, village situé dans le département de Mbour, expriment leur profonde inquiétude face à la recrudescence des accidents de la route qui endeuillent régulièrement leur localité.
Dans le cadre des préparatifs de cet événement religieux, les populations ont organisé une vaste opération de salubrité. L’occasion pour elles de réitérer leur principale doléance : la sécurisation de la route qui traverse le village.
« Ici, les accidents sont fréquents et souvent mortels. Rien que vendredi dernier, un camion a fait des tonneaux après avoir dérapé. Avant cela, quatre autres accidents avaient causé la mort de trois personnes », a déploré Babou Ndao, habitant de Ndiarogne.
Face à l’inaction des autorités, les villageois avaient pris l’initiative l’année dernière d’installer eux-mêmes des ralentisseurs artisanaux. Une action qu’ils reconnaissent comme illégale, mais dictée par l’urgence de la situation. « Nous savons que nous avions tort, car nul ne doit se rendre justice. Ce que nous demandons aujourd’hui, c’est que l’État installe des ralentisseurs officiels pour éviter d’autres drames », a-t-il ajouté.
Outre la problématique des accidents, la question de l’accès aux soins de santé demeure une préoccupation majeure pour les habitants. Le village dispose d’un poste de santé obtenu grâce aux efforts du guide religieux Malick Sarr, mais la structure reste inutilisée, faute de personnel et d’équipements.
« Nous sommes contraints de parcourir sept kilomètres jusqu’à Joal pour nous faire soigner », a regretté Waly Ndao, un autre habitant.
Par cette double alerte, Ndiarogne espère attirer l’attention des autorités avant la tenue de son Gamou annuel, dans l’espoir de voir ces doléances prises en charge.
Aboubakry Kane, Emedia Mbour