Accusée d’avoir volé de l’argent à son ancien employeur portugais alors qu’elle travaillait comme domestique au Maroc, N. Séne, une ressortissante sénégalaise, a comparu jeudi dernier devant le tribunal d’instance de Mbour. Aujourd’hui installée à Saly, elle échappe à la justice marocaine mais fait face à une procédure judiciaire au Sénégal.
Les faits remontent à 2021. Engagée par Paulo Da Costa pour un salaire mensuel de 3 500 dirhams (environ 300 000 FCFA), N. Séne était au service de ce dernier lorsqu’une importante somme d’argent a disparu de son coffre-fort. Pour la partie civile, la prévenue est la seule à avoir eu un accès régulier à la pièce concernée. Un témoignage à charge vient également appuyer cette version : une compatriote de N. Séne affirme l’avoir vue en possession de liasses de billets.
Mais le ministère public a soulevé l’absence de preuves concrètes.
« Rien ne permet de prouver, de manière objective, que la prévenue est coupable. En plus, elle n’était pas la seule à entrer dans cette chambre, son employeur admet y recevoir des filles de joie », a souligné le procureur, avant de requérir la relaxe.
L’avocat de la partie civile, quant à lui, estime que la culpabilité est établie.
« Ma cliente a été vue avec de grosses sommes, et lorsqu’elle a été interrogée, elle a prétendu que son mari lui avait envoyé l’argent… alors qu’elle n’est pas mariée. Elle a ensuite fui au Sénégal et ouvert une boutique à Saly », a plaidé l’avocat, réclamant 40 millions de FCFA en dommages et intérêts.Le tribunal rendra sa décision le 17 avril.
Le tribunal rendra sa décision le 17 avril.
Aboubakry Kane, Emedia Mbour