Depuis son implantation au Sénégal, l’Association de coopération des femmes africaines (Acofa) a abattu un travail de titan dans la banlieue de Dakar. Le week-end (samedi 3 et dimanche 4 août, a été une occasion pour l’administration de ce centre de s’ouvrir à la population avec des activités de consultation gratuites, une visite de la galerie et de la bibliothèque. Ce centre installé à Keur Massar a toutes les commodités et pourrait participer au développement socio-économique, par des formations de qualité et un accompagnement des jeunes porteurs de projets dans la banlieue de Dakar.
Créée en 1993, en France, l’Association de coopération des femmes africaines (Acofa) a étendu ses tentacules dans la banlieue de Dakar, particulièrement dans le département de Keur Massar où la concentration humaine est très importante. Elle a pour mission principale l’appui et l’accompagnement des femmes émigrées. «Le but, c’était de travailler avec les femmes africaines pour mieux les structurer dans les lieux où elles vivent. Mais aussi les outiller pour pouvoir les préserver contre les infections surtout contre le VIH qui venait de faire son apparition. En même temps, beaucoup de femmes avaient des problèmes pour avoir des papiers et on nous appelait très souvent dans les services sociaux pour savoir ce qui se passait», rappelle Maguette Diakhaté, la présidente de l’Acofa. Elle souligne qu’à un moment donné elle s’est demandée pourquoi ne pas revenir au pays et créer des centres pour accueillir des émigrés qui veulent rentrer.
«Dès notre arrivée au Sénégal, on a travaillé dans la formation des femmes (couture, teinture) et dans le domaine de la santé parce que nous avons amené des médecins ici pour former les femmes sur les maladies infectieuses. Nous avons acquis une garderie pour aider les enfants parce qu’à l’époque, il était très difficile de voir une école dans les parages. Cette formation pour les enfants de Keur Massar a été très fructueuse», a-t-elle dit. Elle se réjouit que le bilan de leurs activités soit positif, soulignant que parmi les premiers enfants qui ont fait la maternelle, il s’est avéré que les 75% suivent de bonnes études.
Un centre qui assiste la population pour l’accès aux soins
Nichée dans la lointaine banlieue où l’accès aux soins sanitaires est un parcours du combattant pour la population, l’Acofa est venue soulager les habitants des communes de Keur Massar Nord, Sud et de Tivaouane Peul leur permettant d’avoir un accès à des soins sanitaires de qualité. «Ici, à Keur Massar, la situation sanitaire est un peu difficile parce que beaucoup manquent de moyens. C’est pourquoi nous avons ouvert une clinique accessible pour la population pour leur permettre de se soigner dans les meilleures conditions et sans difficulté majeure», a dit Babacar Dia, le gestionnaire du Centre Acofa.
Une association qui travaille sur fonds propres
L’Association de coopération des femmes africaines, implantée dans le département de Keur Massar, sur une superficie de près de 2 ha, a mis sur pied un centre de santé, une clinique qui permettra à la population de se soigner sans difficulté majeure, même si depuis sa mise en place au Sénégal, l’Acofa travaille sur fonds propres, accompagnée parfois par des structures de la société civile française. «On ne bénéficie pas de subventions, nous avons toujours travaillé pratiquement sur fonds propres avec la participation d’autres associations qui nous viennent en aide. Quand on a commencé, on a eu des subventions du Conseil régional d’Île de France et de l’ambassade de France pour pouvoir se structurer. Depuis 2008, on vit avec les fonds de l’association mère en France et des dons qu’on peut avoir d’autres partenaires», insiste la présidente de l’Acofa.
Dounkou Ly, Présidente de l’Acofa en France : «À long terme, nous voulons faire du centre un incubateur»
Depuis son implantation dans le département de Keur Massar, le centre Acofa est devenu un centre de référence en matière de formation et d’accompagnement des jeunes et des femmes en banlieue dakaroise. Pour plus d’efficacité, elle veut aller plus loin dans l’accompagnement des jeunes. «Je suis là pour renouveler ce qu’il y avait déjà, apporter un plus et développer de nouvelles idées, de nouvelles actions dans le centre. A long terme, nous voulons faire du centre un incubateur pour tous les jeunes porteurs de projet parce qu’il y a énormément de jeunes qui veulent faire quelque chose, mais qui n’ont pas forcément les moyens ou les outils d’aller au bout de leurs idées. Ça, c’est l’une des premières choses qu’on veut faire à long terme. À court terme, ce qu’on veut, c’est essayer petit à petit d’apporter de nouvelles activités, de nouvelles perspectives aux gens à travers la garderie pour les plus petits parce que l’adulte ça se cultive au niveau de l’enfance pour éviter demain qu’ils deviennent des adultes qui essayent de chercher ailleurs ce qu’ils peuvent avoir ici. On essaie de leur inculquer dès le bas âge, la fierté de soi, la découverte du monde qui les entoure, et surtout les aider à trouver leur passion», affirme Dounkou Ly.
Boudal NDIATH