En visite à Matam dans le cadre de la cinquième rencontre sur l’Acte IV de la décentralisation, le ministre de l’Urbanisme, des collectivités territoriales et de l’aménagement du territoire, Balla Moussa Fofana, a salué l’accueil chaleureux des populations locales et la mobilisation des autorités administratives et des acteurs de la décentralisation.
Prenant la parole, le ministre a souligné l’importance du thème central de cette rencontre : le contenu local. « Aujourd’hui, on ne peut plus parler de développement économique sans poser la question de l’économie locale et de la pertinence des investissements au niveau des collectivités », a-t-il déclaré.
Balla Moussa Fofana a insisté sur la nécessité de permettre aux collectivités territoriales de bénéficier pleinement des investissements des grandes industries. « Il est impératif que les ressources appartenant au peuple profitent directement aux populations locales. Cela passe par des engagements clairs entre entreprises et collectivités, mais aussi par leur respect », a-t-il affirmé, avant d’ajouter que la jeunesse devait être au cœur de ces dynamiques, notamment en matière d’emploi, de formation et d’accompagnement.
Dans un contexte où l’Afrique attire de plus en plus d’investissements directs étrangers, le ministre estime que les municipalités doivent devenir les « réceptacles efficaces » de ces opportunités, en garantissant une exploitation durable et profitable des ressources.
Le choix de Matam comme lieu de la rencontre n’est pas fortuit. Selon le ministre, ce pôle territorial fait face à de grands défis en matière de développement économique, mais dispose également d’un potentiel considérable, notamment dans les domaines du phosphate et de l’agriculture. « Matam offre une diversité économique qui rend ce débat particulièrement pertinent ici. Les conclusions qui en sortiront serviront l’ensemble du pays », a-t-il souligné.
Le ministre a également rappelé les orientations données par le Premier ministre Ousmane Sonko lors de son dernier passage à Matam. Celui-ci avait plaidé pour la transformation locale du phosphate, plutôt que son extraction et son transport, ainsi que pour la mise en place d’aménagements structurants et de politiques économiques audacieuses.
Dans cette dynamique, Balla Moussa Fofana a révélé avoir instruit l’Agence nationale de l’aménagement du territoire de travailler sur une cartographie des zones à risque, notamment en lien avec la montée des eaux. Il a également réaffirmé l’engagement du gouvernement à mettre en place des infrastructures hydro-agricoles afin de dynamiser les secteurs primaires comme l’agriculture, l’élevage et la transformation des produits.
« Si nous voulons que le phosphate ne quitte plus Matam sans être transformé sur place, il est essentiel de renforcer la confiance et les capacités des collectivités locales », a conclu le ministre.
Amadou Omar Diallo