Deux ans après la disparition tragique de Fulbert Sambou et Didier Badji, l’émotion et l’indignation restent vives à Niomoune, une île de Bliss Kassa, dans la commune de Kafountine. Les habitants, unis dans leur douleur, réclament toujours vérité et justice. Lors d’une journée d’hommage organisée en mémoire des deux fils de l’île, la population a exprimé avec force sa colère et sa détermination.
Jean Marie Diémé, porte-parole des habitants, a dénoncé les crimes présumés commis sous le régime précédent, qualifiant les responsables de « tortionnaires » et « criminels ». Il a exhorté les nouvelles autorités à identifier et poursuivre les auteurs de ces disparitions tragiques.
S’exprimant avec gravité, Jean Marie Diémé a rappelé que les familles des victimes continuent de souffrir. Selon lui, les décès successifs des proches de Fulbert Sambou et Didier Badji illustrent l’ampleur du traumatisme vécu. « Après la mort de Fulbert, sa mère est décédée, suivie de son père. Pour Didier, nous n’avons ni dépouille, ni tombe, ni sépulture. Si vraiment il est mort, qu’on nous dise où il a été enterré. Nous voulons un lieu pour nous recueillir et prier », a-t-il déclaré.
Il a également rejeté la version officielle selon laquelle les deux militaires se seraient noyés, mettant en doute sa crédibilité. « Comment deux hommes robustes, des militaires aguerris, auraient-ils pu se noyer dans un lieu où l’on retrouve des lignes et appâts de pêche ? Ce mensonge ne tient pas », a-t-il ajouté avec indignation.
Face à ces pertes insupportables, la population de Niomoune appelle le nouveau gouvernement à traduire en justice les responsables de ces actes. Jean Marie Diémé a salué la déclaration du ministre de la Justice, qui a affirmé la volonté des autorités de poursuivre les auteurs de ces crimes. « Nous les encourageons à aller jusqu’au bout pour que les commanditaires et les exécutants soient identifiés, jugés et punis », a-t-il souligné.
Dans un élan de révolte et d’espoir, les habitants de Niomoune maintiennent leur quête de justice, refusant d’oublier Fulbert Sambou et Didier Badji. Pour eux, il est impératif que la vérité éclate et que les responsables répondent de leurs actes.
Assane BA, correspondant à Ziguinchor