Le Collectif des avocats de Farba Ngom, composé notamment de Me El Hadj Amadou Sall, Me Oumar Youm et Me El Hadj Diouf, a tenu une conférence de presse pour dénoncer les conditions dans lesquelles leur client fait face à des accusations qu’ils jugent arbitraires et politiquement motivées.
Dans une déclaration liminaire lue par Me Oumar Youm, les avocats ont fustigé la demande de levée d’immunité parlementaire de leur client, qualifiant cette démarche d’injuste et contraire aux principes fondamentaux de l’État de droit. Ils pointent du doigt des procédures menées sans transparence ni respect des droits de la défense.
Les avocats estiment que la procédure engagée contre Farba Ngom résulte d’une volonté de « purge » politique. Me Youm a rappelé que le député a été publiquement menacé dans son fief d’Agnam par le Premier ministre Ousmane Sonko et que certains partisans de ce dernier auraient ouvertement exprimé leur opposition à la présence de « milliardaires opposants » au Sénégal.
Selon le collectif, la demande de levée d’immunité émane du parquet financier, rattaché au ministère de la Justice, et non d’une institution judiciaire indépendante. Les avocats dénoncent une intrusion de l’exécutif dans le judiciaire, créant un précédent grave et une entorse à la séparation des pouvoirs.
Autre point soulevé : des perquisitions auraient été menées dans le verger de Farba Ngom à Diamniadio en avril-mai 2024, bien avant que les rapports de la CENTIF soient transmis au parquet en décembre 2024. Les avocats s’interrogent sur l’autorité ayant autorisé ces perquisitions qu’ils qualifient d’illégales et de contraires aux règles de loyauté.
Me El Hadj Amadou Sall a également déploré le fait que Farba Ngom n’ait jamais été convoqué ni par la police, ni par le parquet, ni par un juge d’instruction. « Il n’a pas eu accès à son dossier et n’a jamais été mis en position de se défendre », a-t-il martelé, dénonçant une atteinte aux droits fondamentaux garantis par la Constitution sénégalaise.
Le collectif a rappelé que, selon la Constitution, les droits de la défense sont sacrés et absolus. « Chaque citoyen, qu’il soit sénégalais ou étranger, a droit à la stricte observation de ses droits lorsqu’il est poursuivi », a souligné Me Sall, appelant à une justice équitable et respectueuse des principes démocratiques.
Rédaction Emedia
Photos : Pape Doudou Diallo