Un rapport explosif de la Cellule nationale de traitement des informations financières (CENTIF) met en lumière des pratiques financières douteuses impliquant la société PremierBet Sénégal et ses entités connexes. Le document, dont les grandes lignes ont été consultées, révèle un vaste réseau de transferts de fonds, d’évasion fiscale, de blanchiment de capitaux et d’abus de biens sociaux, rapporte Libération.
Au cœur de l’affaire : des mouvements financiers massifs opérés depuis Dakar vers Londres, à travers des comptes et sous-comptes bancaires liés à des sociétés contrôlées par Frank Attal, figure centrale du dispositif. Ce dernier est identifié comme dirigeant d’Editec UK (maison-mère de PremierBet), mais également de Premier Sénégal Suarl, de Click Digital Marketing, et de Goat & Partners Ltd, société basée à Londres.
Selon la CENTIF, huit sous-comptes ouverts à Dakar ont reçu un total cumulé de 32 milliards de francs CFA, sans être enregistrés auprès du Système intégré de gestion des impôts et taxes (SIGTAS). Ces flux ont déclenché l’enquête de la cellule anti-blanchiment, qui suspecte de graves irrégularités fiscales.
Outre Frank Attal, le rapport met en cause Joris Dutel, directeur de PremierBet Sénégal, Iyad Boukaroum, directeur adjoint de Click Digital, ainsi que Vimal Dhawatal, directeur administratif et financier de la même société. Tous sont cités pour leur rôle dans la gestion de ces opérations.
L’analyse de la CENTIF pointe un conflit d’intérêts manifeste, dû au contrôle croisé de Frank Attal sur plusieurs structures. Cette situation aurait permis la mise en place de transferts financiers sur la base de fausses factures, notamment au bénéfice de Goat & Partners Ltd.
Entre septembre 2023 et mars 2024, 1,7 milliard de francs CFA ont été extraits du compte de Click Digital Marketing, et 776 millions de francs CFA de celui de Premier Sénégal, avant d’être transférés vers la société basée à Londres.
Pendant ce temps, PremierBet se déclarait en faillite, laissant ses employés dans l’incertitude, alors même que les comptes affichaient des retraits suspects, selon le rapport.
La CENTIF évoque explicitement des faits d’évasion fiscale, de fraude fiscale, de blanchiment d’argent, d’abus de biens sociaux, ainsi que l’utilisation de sociétés écrans pour masquer la traçabilité des fonds.
Emedia