Le décret d’affectation du Général Souleymane Kandé en Inde a été signé le 23 janvier dernier, confirmant ainsi sa nomination au poste d’attaché de défense et de sécurité à l’ambassade du Sénégal à New Delhi. Cette décision, officialisée neuf mois après son annonce initiale, prendra effet le 1er mars prochain, rapporte le Quotidien.
Ancien patron de l’Armée de terre et ex-commandant des Forces spéciales, le Général Kandé devra désormais occuper un poste subalterne sous l’autorité de l’ambassadeur du Sénégal en Inde. Une affectation qui suscite de nombreuses interrogations, tant elle contraste avec ses états de service remarquables. En effet, il est reconnu pour son rôle déterminant dans la pacification de la Casamance, ayant réussi à sécuriser des zones longtemps contrôlées par les maquisards du MFDC et à permettre le retour des populations déplacées.
Depuis avril 2020, alors qu’il était encore colonel, il avait mené des opérations militaires de grande envergure dans des localités stratégiques comme Niaguiss, Bindialoum Manjacque, Bissine et l’arrondissement de Niassya. Ses actions avaient abouti au démantèlement de bases rebelles et à la reprise de territoires aux bandes armées, mettant ainsi un terme à une situation d’instabilité qui durait depuis des décennies. Son efficacité sur le terrain lui avait valu une promotion au grade de Général de brigade et la direction de l’Armée de terre, en plus du commandement des Forces spéciales.
Cependant, son ascension fut de courte durée. Avec l’arrivée d’une nouvelle direction politique, il fut rapidement écarté, suscitant des spéculations sur d’éventuelles tensions entre lui et la hiérarchie militaire ou politique. Certains observateurs y voient une sanction déguisée, comme si on lui reprochait d’avoir remporté une victoire là où d’autres avaient échoué. La publication tardive du décret, après des mois de débats et de controverses, montre que les autorités ont finalement maintenu leur décision, dont elles seules connaissent les véritables motivations.
Assane BA, Emedia