L’annonce du double meurtre survenu la semaine derrière à Pikine Technopole continue de traumatiser la conscience des sénégalais. Un fait qui n’est certes pas nouveau mais installe une peur profonde chez les parents qui, à longueur de journée, sont obligés de quitter leurs domiciles pour se rendre au travail.
Ce sentiment de peur qui se reflète sur les visages des populations témoigne de la gravité d’une situation d’insécurité totale dans le pays depuis des années et dont sont victimes les sénégalais.
Retrouvés dans le jardin de la place de l’indépendance, des jeunes dames, l’air pensif et inquiet, expriment leur sentiment de peur par rapport aux agressions dans les rues mais sont plus effrayés par le sort de leurs enfants dont la garde, à la maison, est souvent confiée à des filles de ménage.
Assise sur un banc un peu isolé par rapport aux autres, le regard orienté vers le ciel les mains croisées et tenant bien au sac à main, Maimouna Ndiaye qui habite à Yarakh dit être très inquiète par rapport à ce qui se passe actuellement au Sénégal. La trentenaire vêtu des couleurs violet et blanc ajoute que « ce matin même au moment d’aller au travail, j’avais tellement peur de laisser mes enfants à la maison. En cours de route aussi, je n’arrêtais pas de regarder derrière moi par peur d’être agressé. C’est maintenant l’insécurité totale qui règne dans tout le pays que tu sois à la maison ou en dehors. »
Alpha Omar Diallo, guinéen résidant à Dakar, déplore le manque de sécurité noté ces dernières années au Sénégal. « On dirait que nous avons plus le droit de se promener librement dans les rues de Dakar à cause des agresseurs et c’est dommage parce que cela impacte le peuple. » Le jeune homme de poursuivre pour dire que « maintenant, tout le monde a peur de sortir alors qu’auparavant, on pouvait rester dehors jusqu’à 22 heures. Mais ces temps-ci, personne n’ose le faire parce qu’il n’y a plus de sécurité dans les rues et même les téléphones, on ne peut plus les manipulés dehors à cause des scooters. »
« Les agressions et les meurtres sont très fréquents ces derniers jours. Depuis que j’ai entendu l’assassinat de Aziz Dabala et de son neveu, je ne peux plus m’empêcher à penser à cela surtout les matins lors que je dois sortir de la maison et laisser derrière moi mes enfants. Je les regarde comme si je ne les reverrai plus jamais et c’est très grave », a renchéri Ndeye Maguette Sène habitant à Yoff.
La jeune dame, agent municipal à la mairie de Dakar, condamne de surcroit l’impunité au Sénégal. Pour elle, la loi portant application de la peine de mort devrait être restaurée au Sénégal afin que les faiseurs de mal puissent être punis à la hauteur de leurs actes.
C’est désormais la psychose qui s’installe chez pas mal de sénégalais qui ne cessent d’interpeler les autorités étatiques qui sont les garants de la sécurité du pays, à prendre leurs responsabilités face à ce fléau. « La responsabilité de l’État, c’est de restaurer la peine de mort parce qu’il y a beaucoup d’impunité au Sénégal», soutient-elle.
Arame Fall NDAO