C’est aujourd’hui que le groupe Emedia-Invest, notamment iRadio va souffler ses 4 bougies. Pour ce faire, la direction compte fêter cela avec le personnel à travers un spectacle show qui sera animé par deux talentueux artistes, Pape Diouf et Sidi Diop à la salle mythique du Théâtre Daniel Sorano. Le Directeur général Alassane Samba revient dans cet entretien sur les temps forts de la création du Groupe E-Media, les satisfactions et les défis.
Ce samedi 21 octobre, E-Media fête les quatre ans de iRadio. Que représente cette radio pour vous ?
iRadio, E-Media de façon globale, c’est une aventure lancée par quatre journalistes, un animateur et des associés. L’aventure a démarré en 2018 par la mise en place du Groupe E-Media. Il y avait Mamoudou Ibra Kane, directeur général d’alors, Mamadou Ndiaye, Boubacar Diallo et moi-même, mais aussi d’autres associés qui ont cru à l’aventure et qui sont venus nous rejoindre. Nous pensons que le Sénégal est un pays de démocratie, il faut donc une plus grande diversité médiatique, une plus grande offre médiatique. Ensuite, nous avons voulu partager aussi notre expérience que nous avons acquise ailleurs. Après avoir bourlingué un peu partout, nous avons estimé qu’il fallait mettre en place un groupe de presse dans lequel les journalistes sont des actionnaires. C’est pour cela que nous avons créé une société des rédacteurs qui regroupe les journalistes et les animateurs avec des associés à qui nous voulons rendre hommage pour avoir cru à ce projet.
Pourquoi avez-vous choisi de fêter ces quatre ans par une soirée Pape Diouf et Sidi Diop ?
Nous pensons que Pape Diouf et Sidi Diop sont des jeunes musiciens talentueux de la banlieue et qui sont très populaires. Et ils sont des amis du Groupe E-Media, ils ont toujours été là à chaque fois que nous avons eu besoin d’eux. Ils ont compris le principe de ce groupe et ont décidé de nous accompagner dans cette soirée pour rendre hommage à tous nos auditeurs, téléspectateurs et lecteurs internautes, mais aussi à tous nos annonceurs pour qu’ils puissent comprendre que le Groupe E-Media est là pour tout le monde. Un groupe dont la ligne éditoriale est très claire : responsabilité, professionnalisme, équilibre, diversité.
Alors, qu’est-ce qui a motivé la création de ce groupe de presse dans un marché aussi étroit ?
Je pense que dans la vie il faut oser. C’est parce que c’est difficile qu’il faut y aller. «C’est le difficile qui est le chemin», comme on dit. C’est parce que justement le marché est étroit, difficile qu’il fallait oser se battre, et nous pensons que depuis bientôt 5 ans, le Groupe E-Media compte dans le paysage médiatique africain. Je reviens fraîchement de la Côte-d’Ivoire où je me suis rendu compte que le Groupe est très connu, beaucoup de Sénégalais connaissent ceux qui travaillent dans le groupe, parce qu’ils les écoutent, ils les regardent et suivent ce que nous faisons et nous encouragent beaucoup sur ce chemin de la transparence, de la clarté et de la démocratie.
Dites-nous comment s’est faite la mise en œuvre opérationnelle de ce grand groupe ?
Nous avons estimé qu’il était venu le moment de s’affirmer, d’être des journalistes plus indépendants, des entrepreneurs. Et nous pensons que la presse doit davantage travailler dans l’entreprenariat parce que les journalistes aussi peuvent créer des groupes de presse, se battre pour ne plus être sous la responsabilité d’autres gens. L’ambition que les gens ont de créer un groupe de presse, les journalistes doivent l’avoir. Parce que si vous regardez bien le landerneau politique ou médiatique sénégalais, la plupart des groupes de presse appartiennent à des hommes d’affaires qui ne sont pas du métier. L’un des rares groupes qui appartenait entièrement à des journalistes, c’était le Groupe Sud Communication, avec Babacar Touré, Abdoulaye Ndiaga Sylla, Ibrahima Bakhoum et autres. Ce sont ces pionniers-là qui nous donné le courage d’y aller et de créer notre groupe de presse, de travailler comme tout le monde.
Quelles sont les stratégies mises en place pour qu’en un temps record E-Media se positionne dans le landerneau médiatique ?
Les stratégies, c’est de miser sur la jeunesse, sur des professionnels. Je pense que quand nous avons démarré ce groupe de presse, les promotions qui sont sorties du Cesti ont été directement recrutées. Nous sommes convaincus que ces jeunes sont capables de relever les défis. Nous aussi, on nous avait donné notre chance à notre sortie de l’école par le groupe Walfadjri. Donc, la jeunesse est un atout du groupe, mixer aussi avec des anciens qui sont là, qui ont de l’expérience. Je pense que l’osmose a pris, ce qui a permis au groupe de s’imposer. Ici, nous pensons que l’information doit être vraie, vérifiée, recoupée, retravaillée pour qu’elle soit crédible. La plupart des Sénégalais, quand l’information vient de E-Media, ont confiance.
Alors, quels sont les difficultés que vous avez eu à rencontrer ?
Les difficultés, il y en a beaucoup. Parce que la première année d’un groupe de presse, on ne peut pas la comptabiliser. C’est pourquoi d’ailleurs on parle de quatre ans, parce que le groupe, de façon formelle, a 5 ans. Mais, si vous regardez bien l’année première dans toutes les entreprises c’est l’année d’implantation. La deuxième maintenant, c’est en 2019, c’est la vraie année que nous avons commencé. Un an après, il y a eu le Covid-19 qui a pratiquement mis à terre beaucoup d’entreprises en général. Puis il y a eu la crise ukrainienne et cela a fait que l’envol du groupe a été freiné par ces deux crises. Mais nous avons été résilients en continuant à travailler en interne, en inventant des façons de faire, en misant beaucoup sur la digitalisation. Je peux même dire que c’est un groupe très digital et nous allons davantage le renforcer dans ce domaine. Parce que, les marchés aujourd’hui se trouvent dans la digitalisation.
Avez-vous des satisfactions par rapport à vos attentes ?
Mais bien satisfait. La plupart des jeunes avec qui nous sommes sont lauréats de beaucoup de prix. En moins de quatre ans, je pense que jamais un groupe de presse n’a remporté autant de prix, journalistes et techniciens. Pape Ibrahima Ndiaye, Pape Alioune Sarr, Serigne Saliou Dème, Mamadou Dieng, Aliou Sow Adama Aïdara Kanté, Adama Anouchkaba, Babacar Guèye Diop, Boudal Ndiath tout récemment, nominé pour le Prix Norbert NZongo… Cette soirée est aussi une façon pour nous de les encourager, de les remercier et de leur dire que nous sommes fiers de ce qu’ils sont en train de faire, fiers de la jeunesse de E-Media qui fait un travail remarquable dans ce landerneau médiatique très difficile.
Pourquoi subitement Bes Bi Mag, alors que d’autres magazines ont disparu des kiosques ?
Nous pensons justement que c’est parce que les magazines ont disparu qu’il faut en créer, qui s’occupent des sujets beaucoup plus en profondeur. Parce que, en général, la presse audio et la presse quotidienne survolent l’information. Je pense que le premier Mag que nous avons sorti à l’occasion du Magal de Touba et du Gamou de Tivaouane ont été très bien appréciés. Le public en redemande et nous allons continuer à travailler sur ces sujets-là avec des cahiers spéciaux, pour le moment en Hors-série.
Quels sont les défis pour les prochaines années à venir ?
Les défis sont énormes. Nous allons davantage travailler pour mettre les journalistes et les travailleurs à l’aise, que chacun puisse avoir un logement décent. Continuer aujourd’hui à les mettre dans de bonnes conditions. Et puis, travailler davantage la digitalisation du groupe, nous pensons à d’autres projets beaucoup plus importants dans le cadre de la formation parce que la formation est la pierre angulaire de ce métier. Je tiens aussi à rendre hommage à ceux qui nous ont quitté. Feus Alioune Diassé et Ramatoulaye Sall, deux excellents techniciens, de belles âmes. Que Dieu les accueille dans Son Paradis. A ceux qui ont tenté d’autres aventures aussi, merci pour leur contribution inestimable et bonne chance pour la suite de leurs carrières.
Par Gnagna Diouf NIANG & Cheikh Moussa SARR