Dans une déclaration alarmante, le député Thierno Alassane Sall a tiré la sonnette d’alarme face à la montée des menaces djihadistes à la frontière orientale du pays. Selon lui, la situation sécuritaire régionale atteint un seuil critique.
Les récentes évolutions sur le terrain, notamment au Mali, confirment selon Sall une dynamique inquiétante. Le groupe djihadiste JNIM (Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans), affilié à Al-Qaïda, aurait désigné la région de Kayes, proche du Sénégal, comme une cible stratégique. « Ces groupes sont à nos portes », prévient-il, estimant qu’ils pourraient déjà planifier de nouvelles incursions.
S’il affirme ne pas douter de la vigilance des Forces de Défense et de Sécurité sénégalaises, qu’il dit suivre la situation depuis une décennie, Thierno Alassane Sall pointe en revanche une vulnérabilité intérieure croissante. En ligne de mire : la pauvreté persistante dans les zones frontalières, terreau fertile pour la radicalisation.
À cette fragilité sociale s’ajoutent les activités de groupes criminels : trafiquants de drogue, réseaux de fausse monnaie, et autres mafias transfrontalières. Des faits corroborés par les saisies récurrentes opérées par les autorités. « La pirogue est trouée de toutes parts », aurait reconnu le ministre des Finances, tandis que le Premier ministre parlait même d’un « quatrième sous-sol », image d’un pays au bord du naufrage.
Dans ce contexte tendu, l’ancien ministre déplore également un climat politique délétère. Il critique vertement certaines sorties des autorités qui, selon lui, contribuent à affaiblir la crédibilité des institutions, notamment celle de la Justice. Ce discours, affirme-t-il, fait le jeu des groupes extrémistes qui prospèrent sur la défiance envers l’État.
Enfin, Thierno Alassane Sall met en cause le rôle d’Ousmane Sonko dans cette période critique. Selon lui, le leader politique ne fait pas preuve de la hauteur de vue exigée par la situation. « Il ne donne pas l’impression de penser à la Patrie, mais à lui-même », tacle-t-il.
Entre menace sécuritaire externe et instabilité interne, l’ancien ministre invite implicitement les acteurs politiques et les institutions à resserrer les rangs. Car, selon lui, l’urgence est là : préserver l’unité nationale face aux défis multiformes qui assaillent le pays.
Emedia