Le ministre du Travail, de l’emploi et des relations avec les institutions est parvenu à désamorcer la bombe et ramener le calme et la sérénité au niveau de la mine de Massawa exploitée par Sabodala gold operations. Yankhoba Diémé était entouré de ses collaborateurs que sont son directeur de cabinet, le directeur général du travail, l’inspecteur régional du travail et de la sécurité sociale de Kédougou. Pour le vice-président chargé des affaires publiques de Sgo, la paix a prévalu, après des discussions qui ont duré plusieurs jours. «La paix n’a pas de prix. Le protocole d’accord a été signé, lequel consacre la fin du conflit collectif né du Pv de non conciliation dressé par l’inspecteur régional du Travail en date du 3 juin. Il a fallu l’intervention des hautes autorités du pays sous l’impulsion du ministre du Travail, avec la facilitation de notre ministère de tutelle, pour que ce conflit soit résolu. Les autorités, dans le cadre du protocole, nous ont encouragés à créer un comité de dialogue social au sein de l’entreprise pour nous permettre de signer un nouvel accord d’établissement qui va aplanir toutes ces difficultés que nous avons vécues ces dernières années», a dit Abdoul Aziz Sy. Il souligne qu’un «pacte de stabilité» sera mis en place dans le cadre de ce comité pour «engager vers l’avenir dans la concorde, la productivité et le partage des revenus avec toutes les parties prenantes».
«La grève a ralenti la production, mais nous atteindrons les objectifs»
Sur les termes de l’accord, l’ingénieur géologue Chérif Yankhoba Daouda Faye, un des délégués des travailleurs de la Sgo, rapporte : «Les deux parties ont convenu d’abord sur «l’intégration des avantages en nature et de la prime de production pour le calcul des heures supplémentaires pour les cadres, l’intégration des avantages en nature pour les employés non cadres. Ensuite, après d’intenses jours de négociations, cet accord a abouti à l’intégration de la valeur nominale des avantages dans l’assiette de calcul de la gratuité avec un rétro paiement depuis 2017. Et enfin, nous demandions des heures supplémentaires. C’était difficile de faire le cumul des heures supplémentaires depuis 8 ans.» Il indique que cet accord avec l’employeur satisfait les deux parties. «Nous nous réjouissons des accords trouvés qui agréent les deux parties qui permettent de renouer le fil du dialogue avec notre employeur pour atteindre les objectifs. Il reste quatre mois avant la fin de l’année, et chaque année, Endeavour a des objectifs annuels. La grève de quatre jours a peut-être ralenti la production, mais avec l’ensemble des travailleurs motivés, nous atteindrons les objectifs fixés», assure M. Faye.
«Les concessions de Sgo devraient lui coûter près de 6,5 milliards de F CFA»
À l’issue des négociations, le ministre du Travail a rappelé que «le rôle de l’État était d’encadrer, d’arbitrer, de concilier les positions et de ne jamais prendre
parti». Yankhoba Diémé estime que les travailleurs ont compris qu’ils ont des droits à défendre mais avec des moyens légaux. «Le plus important dans une crise n’est pas la signature d’un accord, mais la sincérité que vous mettez dans l’accord signé et votre capacité à le mettre en œuvre. Le fait qu’un employeur accepte de revoir le paiement d’heures supplémentaires et de faire de la rétroaction est à saluer. Les concessions faites par Sgo à ses employés devraient lui coûter près de 6,5 milliards de F CFA dont 60 % doivent faire l’objet d’un paiement immédiat. J’invite les délégués des travailleurs à avoir le sens des responsabilités afin que soit préservée la stabilité sociale de l’entreprise», a-t-il plaidé.
Malick SY