Marceline et Lala sont deux coépouses qui, comme d’ordinaire, ne sont pas en odeur de sainteté. Et leurs chamailleries devant leur époux impuissant ont atterri au tribunal. Les rigueurs carcérales leur ont ouvert les yeux sur la nécessité de fumer le calumet de la paix.
Les prévenues Marceline et Lala sont inculpées pour les faits de violence et voies de fait. Ces coépouses ne cessaient de se crêper le chignon. Invitées à tempérer leurs ardeurs, chacune d’elles a refusé et a campé sur sa position, ce qui leur a valu un séjour carcéral de plus d’une semaine. «Vous auriez dû vous éviter la prison si vous aviez accepté de vous désister de vos plaintes. Ce sont les rigueurs carcérales qui vous ont fait changer d’avis. Il faut que cela soit sincère. Sinon, vous risquez de retourner en prison. Vous devez savoir que des coépouses ne sont pas des ennemies», leur dit le Procureur. «D’habitude, quand il s’agit de querelles entre coépouses, je préfère qu’elles comparaissent libres mais vous n’avez pas joué le jeu. Chacune de vous a un bébé qu’elle a laissé entre les mains de votre mari. Vous leur avez fait du mal», ajoute le représentant du ministère public.
Le juge au mari : «Vous avez le devoir d’éviter que vos deux femmes se bat- tent»
Sous la dictée de leurs avocats, Mes Tall et Fall qui ont plaidé l’apaisement, les deux dames se sont donné la main pour prouver qu’elles se sont réconciliées. Mais il y avait comme témoin dans cette affaire le mari des deux femmes qui n’a pas manqué d’être interpellé par le tribunal. «Vous avez le devoir et la responsabilité d’éviter que vos deux femmes se battent. Si vous en avez les moyens, le meilleur c’est de les séparer. Sinon, si elles reviennent ici, ce sera la prison ferme», lance le Président du tribunal à l’époux confus d’avoir ses deux femmes à la barre.
Lala, la première reprochait à sa coépouse de ne rien vouloir faire à la maison, même pas un coup de balai. Il est fréquent de voir des polygames exprimer leur préférence pour les
«niarel» (2e épouse). Mais monsieur a juré devant la barre aimer Lala et Marceline d’un même amour. Les prévenues ont été condamnées à trois moisavecsursis.
Aboubakry KANE