La Direction générale des impôts et domaines a annoncé, il y a quelques jours, la suspension provisoire des procédures domaniales foncières dans certaines zones du pays. C’est pour permettre aux nouvelles autorités étatiques de faire la lumière sur le bradage du foncier. Invité de l’émission Jury du Dimanche sur les ondes de Iradio, 90.3, Boubacar Kamara, président du Parti de la construction et de la solidarité (Pcs/Jengu Tabakh) déclare : « alors, moi, je considère que le paradoxe au Sénégal, c’est qu’il faut protéger le bien public contre les gouvernants qui sont censés les gérer en bon père de famille. C’est extraordinaire. Ceux qui sont élus ou nommés pour gérer, optimiser les biens publics dans l’intérêt des populations, c’est eux-mêmes qui se mettent à piller ces biens. Et donc, toute mesure qui va dans le sens d’arrêter cette spirale est une mesure à saluer des deux. Le foncier, les ressources naturelles, les deniers publics, tout ce qui est commande du public, la transparence doit être de mise. Les ressources naturelles, tous les contrats qui ont été signés et qui ne sont pas conformes aux intérêts du Sénégal, doivent être refusés. Le foncier, extraordinaire. Il y a une conséquence énorme sur l’aménagement du territoire. Une conséquence énorme sur l’environnement ». Et de poursuivre : « on ne peut pas se taper le foncier qui appartient à tout le monde, comme ça, parce que simplement, on a été élu ou bien on est maire, ou bien on est ceci ou on est cela. Il faut arrêter cela. Et ça, il faut aller jusqu’au bout. Ah oui, mais tout le monde doit payer de toute façon. Pour moi, il faut que le Sénégal se dote d’un mécanisme permanent d’évaluation du préjudice causé par les gouvernements. Et que ce soit très clair, qu’il n’y ait pas de deux poids, deux mesures. Et aujourd’hui, chacun doit prendre ses responsabilités. Restituer les terres qui ont été obtenues illégalement ».
Il faut dire que certains chefs religieux ont également bénéficié de ces terres. « Ce n’est pas un problème de religieux », précise l’invité du JDD qui explique par la même occasion : « il y a des gens qui sont dans un système politique et qui sont des parasites, qui profitent du système politique et qui sont facilités par des gens qui occupent des fonctions. C’est le paradoxe. C’est ça. Ceux qui occupent des fonctions pour sauvegarder le bien public, c’est eux-mêmes qui dilapident le bien public. Il faut leur tenir la main. Il faut paralyser la main prédatrice sur le foncier, les ressources naturelles et le denier public. Ce n’est pas un problème de religieux. Le bien public, c’est le bien public. Si vous ne voulez pas que votre nom soit associé au bien public, n’y touchez pas. C’est aussi simple que ça. C’est ça la rupture. La protection, c’est fini. En tout cas, moi, c’est ma conception des choses. La protection, c’est fini. Le bien public, c’est pour tout le monde ».
Cheikh Moussa SARR et Pape Doudou DIALLO (Photo)