
C’est une avancée majeure dans le processus de gouvernance participative que salue aujourd’hui la société civile sénégalaise. À l’initiative de la Coalition pour la Transparence Budgétaire – qui regroupe le Réseau Citoyen pour la Transparence Budgétaire et la Coalition Nationale pour le Suivi Budgétaire – une rencontre stratégique s’est tenue en collaboration avec la Direction générale du Budget, autour du Document de Programmation Budgétaire et Économique Pluriannuelle (DPBEP) pour les années 2026 à 2028.
Prenant la parole au nom de la coalition, Amadou Kanouté a insisté sur l’importance de cette nouvelle approche inclusive. « Il s’agit aujourd’hui de recueillir les points de vue, les attentes et les preuves issues du terrain que détient la société civile, afin d’alimenter l’élaboration du document budgétaire », a-t-il déclaré. Il rappelle que cette rencontre est le fruit d’un long plaidoyer mené par la société civile pour être véritablement impliquée en amont du processus de planification budgétaire – et non plus simplement consultée une fois le document finalisé.
Jusqu’ici, les priorités budgétaires de l’État étaient définies avant que la société civile n’y soit associée, dans une logique descendante. Une méthode désormais révolue, selon Kanouté : « Les nouvelles autorités ont introduit une innovation de taille : la consultation anticipée de la société civile dans l’élaboration du DPBEP. »
Cette ouverture est d’autant plus significative qu’elle intervient dans un contexte où le Sénégal est engagé dans plusieurs initiatives internationales en matière de gouvernance ouverte, telles que le Partenariat pour un Gouvernement Ouvert (PGO) ou encore les directives de l’UEMOA qui exigent la participation citoyenne dans les processus budgétaires.
Les préoccupations exprimées par la société civile sont claires : il s’agit avant tout de garantir une meilleure transparence dans la gestion des ressources publiques, mais aussi d’assurer leur efficacité au profit des populations les plus vulnérables. Santé, éducation, logement, alimentation et habillement figurent parmi les secteurs jugés prioritaires.
« Ce que nous voulons, ce n’est pas seulement être consultés, mais pouvoir influer concrètement sur les choix budgétaires, suivre leur mise en œuvre et exiger des comptes », a souligné Kanouté.
La rencontre marque ainsi un tournant dans la dynamique de participation citoyenne au Sénégal, avec l’espoir que cette nouvelle collaboration entre État et société civile se traduira par une gouvernance plus inclusive, transparente et équitable.

Emedia
Photos : Pape Doudou Diallo