La quarantaine de recalés du parrainage insulte la République !
Le président de la République ne doit donner aucune suite à la lettre à lui adressée par les candidats recalés à l’issue du processus de vérification des parrainages.
Le Président résident de la République ne dispose d’aucune prérogative pour « rétablir les candidats invalidés dans leurs droits ».
En vertu de l’article 92 de la Constitution, c’est le seul Conseil qui juge de la validité ou non des parrainages. Les signataires de cette requête ne peuvent pas ignorer que « Les décisions du Conseil constitutionnel s’imposent aux pouvoirs publics y compris le Président de la République et à toutes les autorités administratives et juridictionnelles.
Ânerie, ainsi devait s’appeler le catalogue d’inepties qui tient lieu de « Requête aux fins d’une reprise du contrôle du parrainage suite aux graves manquements relevés lors du contrôle de validation ».
La saisine de la quarantaine de recalés du parrainage est un pied de nez au principe fondateur de toute République : la séparation du pouvoir judiciaire avec la volonté politique.
Dans une République digne de ce nom, une classe politique sérieuse et digne ne peut pas demander au président de la République d’annuler les décisions du Conseil constitutionnel et d’arrêter la poursuite du processus électoral.
Curieuse requête d’ailleurs pour des individus qui depuis douze ans accusent l’Exécutif en l’occurrence le président de la République d’immixtion dans la Justice.
L’examen des recours en matière de parrainage est une prérogative exclusive et entière du seul Conseil constitutionnel conformément aux lois de notre pays auxquelles tout citoyen, candidat ou non, devrait se soumettre. Les recours ayant pour objet la contestation de la régularité des opérations de parrainage sont adressés au seul Conseil constitutionnel et non au président de la République.
Au Sénégal, le Chef d’État, Clé de Voûte ou non des Institutions, Président du Conseil Supérieure de la Magistrature ou non, ne peut pas interférer dans le fonctionnement du Conseil constitutionnel ou de la Justice. En rédigeant cette lettre, ces politiciens violent le principe de la séparation et montrent à suffisance qu’ils ne mènent nullement des combats de principe mais ne défendent que des causes personnelles et partisanes.
En tout état de cause, les opérations de contrôle du parrainage par le Conseil constitutionnel ne violent aucune disposition de la Constitution, de la Loi organique portant Conseil constitutionnel, du Code électoral et de la Décision nº1/E/2023.
En somme, le principe fondateur de toute République est la séparation des pouvoirs, consacrée par notre Charte fondamentale, boussole de tous les républicains et de tous les patriotes sincères.
Vive la République !
Vive le Sénégal !
Moustapha Diakhaté