
À Djignaky et Niamone, en Casamance, un nouvel espoir se dessine pour la paix et l’autonomisation économique des femmes. Le projet « Kaïra Mousso », littéralement « femme de paix » en mandingue, vient d’être lancé avec pour ambition de renforcer le rôle des femmes dans la consolidation de la paix et le développement local.
Financé par l’Agence basque de coopération pour le développement, via la Fondation Moundubat, à hauteur de 405 millions de francs CFA, ce projet s’étendra sur 18 mois, jusqu’en juin 2026. Il est mis en œuvre par Usoforal, le Comité régional de solidarité des femmes pour la paix en Casamance.
Selon Gabriel Reymond Dia, chargé du projet à Usoforal, « Kaïra Mousso » repose sur trois axes fondamentaux :
Renforcement des capacités des membres d’Usoforal et des bénéficiaires, notamment la Fédération des femmes de Djignaky et les Groupements de Promotion Féminine (GPF) de la zone.
Soutien à l’autonomisation économique, avec la mise en place d’unités de transformation de produits agricoles et forestiers (comme le ditakh ou le madd), la fourniture de matériel adapté et l’accompagnement vers un modèle économique viable.
Consolidation de la paix, à travers des activités de sensibilisation, des tables rondes et des universités populaires sur la gestion des ressources naturelles et la résolution des conflits locaux, notamment entre éleveurs et agriculteurs.
Présente lors du lancement, Diarietou Badji, représentante de la présidente de la Fédération des femmes de Djignaky, salue cette initiative :
« Nous nous félicitons du projet Kaïra Mousso. Depuis longtemps, nous menons des actions pour la paix en Casamance. Ce projet vient renforcer nos capacités, notamment dans la transformation de fruits et légumes et la gestion des conflits. »
Elle évoque aussi les tensions persistantes malgré une accalmie relative dans la région : « La dernière reprise des hostilités a ravivé les inquiétudes, mais nous restons confiantes. Nous allons continuer la sensibilisation, notamment entre éleveurs et agriculteurs, pour éviter les conflits liés à la divagation des animaux. »
Lancé dans un contexte de paix fragile, ce projet vise à consolider les acquis enregistrés dans des zones marquées par des décennies de conflit. « Nous pensons que la voix des femmes est essentielle dans le processus de paix », insiste Gabriel Reymond Dia. « En soutenant leur engagement, en renforçant leur autonomie, nous posons les bases d’un développement durable et inclusif. »
À travers des actions concrètes et participatives, « Kaïra Mousso » ambitionne de faire des femmes de Casamance des actrices majeures du retour définitif à la paix.




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