1. Le point de départ : une perte de crédibilité budgétaire
La Grèce, avant sa crise de 2009, affichait des indicateurs officiels conformes aux règles européennes : déficit budgétaire inférieur à 3 % et dette autour de 60 % du PIB.
Mais un audit a révélé que les chiffres avaient été manipulés : le déficit réel atteignait 15,4 % du PIB et la dette 127 %.
Cette perte de crédibilité statistique a provoqué aussitôt une cascade de dégradations :
S&P : de A à CCC en deux ans,
Moody’s : de A1 à Ca,
Fitch : de A à CCC.
La Grèce a alors perdu tout accès aux marchés et dû solliciter le FMI et l’Union européenne pour éviter le défaut de paiement.
Enseignement : la perte de confiance naît d’abord d’un manque de transparence dans les finances publiques, pas seulement de la taille du déficit.
2. Les similitudes avec le cas sénégalais
Le Sénégal traverse aujourd’hui une situation comparable sur plusieurs plans :
Révisions des statistiques publiques (dettes non comptabilisées, déficits sous-estimés) ;
Explosion de la dette à 118,8 % du PIB et déficit budgétaire de 14 % en 2024, bien au-delà des critères de l’UEMOA ;
Lenteur dans la mise en place des mesures de redressement et absence, pour l’instant, d’un programme consolidé avec le FMI.
Les agences de notation ne sont pas créés dans le but exclusif d’étrangler les États Africains !
Pr Amath Ndiaye
FASEG-UCAD