Le jeudi dernier, Mamadou Ndiaye était devant le juge de la chambre criminelle de Mbour pour répondre des faits de meurtre perpétré contre la personne de Élimane Ndiaye, lors d’une dispute, le 9 juin 2022.
L’affaire avait défrayé la chronique au quartier Mbour Toucouleur. Le nommé Mamadou Ndiaye, pêcheur de son état, avait tué Elimane Ndiaye, avec comme arme une paire de ciseaux. Il l’avait atteint à la clavicule gauche, ce qui avait causé une plaie pénétrante du thorax à laquelle Elimane n’a pas survécu.
« J’étais ivre ce jour-là et je n’étais pas conscient de mes actes. Je l’ai salué et il m’a insulté. Je ne savais pas quoi lui dire. Je me suis agenouillé et je lui ai demandé pardon. Elimane et Moulaye Abdou Aziz sont venus me retrouver chez moi pour m’attaquer. Nous nous sommes battus. J’ai saisi la bouteille avec laquelle il voulait me frapper et je lui ai asséné un coup » a déclaré l’accusé.
Les déclarations de l’accusé sont différentes de la déposition du principal témoin dans cette affaire tragique. « Tout est parti du fait que Mamadou Ndiaye a traité Élimane Ndiaye d’homosexuel, ce qui n’avait pas plu à ce dernier. Il y a eu échange de propos et Mamadou est rentré et est revenu avec une paire de ciseaux. Ils s’en sont venus aux mains. Je ne savais pas qu’Elimane était blessé » a déclaré Moulaye A. Aziz Sow.
« Mon client venait de sortir de l’adolescence et était un élément important de sa famille. L’accusé a volontairement donné la mort à Elimane qui était promu à un bel avenir » a plaidé Maître Fadel Fall, l’avocat de la partie civile qui a demandé des dommages et intérêts de cent millions de francs CFA.
Pour le procureur » la violence du coup qui atteint le poumon gauche de la victime montre que l’accusé avait l’intention de donner la mort. » Il a requis la réclusion criminelle à perpétuité.
Maitre Moïse Ndior a, lui, invoqué l’état d’ébriété de son client tout en exprimant ses regrets. Il a demandé qu’une seconde chance soit donnée à Mamadou Ndiaye et que les faits soient requalifiés en « coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner ». L’affaire a été mise en délibéré pour le 27 juin.
Aboubakry KANE