Le Festival international «Koom-Koom» sur la calebasse a encore tenu ses promesses en termes de découvertes, de diversités ethniques et linguistiques. L’événement a soufflé ses 16 bougies clôturé dimanche, à la mythique place de Bambaya, sise au quartier Peyrissac de Ziguinchor.
Le Festival «Koom-Koom» sur initiative du Gie «Gorgorlou», présidé par Khalifa Dramé, est très attendu par les acteurs de la culture, mais également du tourisme. C’est un évènement qui a fini de se positionner dans l’agenda culturel sénégalais, de la diaspora et de la sous-région et qui participe à l’économie du pays. D’une longévité de 16 ans, sa particularité est de valoriser notre patrimoine matériel et immatériel, notamment la calebasse qui est façonnée sous toutes ces formes par des artisans sénégalais (mobiliers de bureau, salon, abat-jours, porte-clefs, miroirs, baffles, etc.). Un vrai savoir-faire local qui séduit les visiteurs aux niveaux des stands installés dans le village du festival à la Place Bambaya de Ziguinchor. La capitale du Sud était animée six jours durant, presque toutes les artères de Ziguinchor ont refusé du monde du 12 au 17 décembre, avec la Gambie, la Guinée-Bissau et la Guinée comme pays invités. Une manière de promouvoir le tourisme, l’artisanat et la culture entre pays de la sous-région. De ce fait, durant ces jours, la ville méridionale a été une attraction, dans une ambiance folklorique, avec la présence de troupes artistiques venues nombreuses prendre part à l’événement. Le tout, au rythme de la culture diola, mandingue, baynouk, wolof, etc. La cérémonie officielle dudit évènement dédié à la calebasse s’est tenue vendredi dernier à la place Bambaya, au quartier Peyrissac, en présence des autorités et de la reine de Enampore.
Un festival très populaire
Les populations ont très tôt pris d’assaut le lieu. «Si tu ne viens pas tôt, tu seras derrière et tu ne verras rien du tout. C’est un festival très riche où on découvre la culture de l’autre», dialoguent deux jeunes confortablement assis dans un coin sous une chaleur de plomb. Mais la cérémonie était loin de démarrer, il ne faisait que 15h 30 et les organisateurs étaient encore en train de peaufiner les derniers réglages de la mise en place. C’est aux environs de 19h 45 minutes que le spectacle commence au coucher du soleil. Après les discours d’usage des différentes personnalités, dont la représentante du maire de Ziguinchor, Ousmane Sonko, le représentant du ministre de la Culture Aliou Sow, le responsable du bureau de la Cedeao, entre autres, la fête a commencé.
Belle ambiance
L’ambiance a été très vite à son paroxysme, avec la prestation des troupes folkloriques venues nombreuses, dans une belle animation pour ce rendez-vous très populaire.L’ethnie Soninké a scénarisé le mariage traditionnel allant de l’accoutrement, aux chants et aux danses, avant de céder la scène à la troupe diola pour la danse du «Koumpo», qui est une fierté chez cette ethnie, accompagnée d’une sonorité et d’un masque traditionnel. L’adrénaline monte et la fête prend son envol avec la participation de la troupe de musique «Allez Casa». L’assistance est embarquée par de belles sonorités, la touche des «Assiko» de Reubeuss, une des nouveautés de cette édition fait grimper l’ambiance. L’assistance est bercée dans le rythme des navétanes avec le fameux titre «Hé Rosa».
Le théâtre aussi a eu droit de cité, avec la prestation de la troupe «Mama Africa» et comme message principal la restauration des valeurs de partage et de paix. Le hip-hop était de la partie avec des artistes de la localité et d’autres venus de Kaolack, de Kolda, de Dakar… Ainsi, la 16e édition du festival «Koom-Koom» de la calebasse a été bouclée ce dimanche par une caravane des cultures, afin de renforcer les échanges sur la question de la paix et des droits humains et la cérémonie de remise des trophées des meilleurs slameurs. Mais également un défilé de mode. Rendez-vous est pris pour la 17e édition avec d’autres nouveautés… en décembre 2024.
Adama Aïdara KANTE