Il sera sans doute l’un des hommes les plus sollicités dans ce combat acharné du nouveau régime contre les occupations irrégulières. Le Colonel Amadou Ousmane Ba, 54 ans, qui a blanchi sous le harnais de la maréchaussée, ne chômera pas. Mais son expertise juridique lui sera d’une grande utilité. Bés bi présente ce natif de Mbolo Birane, dans le Podor.
Dans un contexte de fortes pressions sur les constructions sur le littoral et de grand coup de balai sur les occupations foncières, les nouvelles autorités cherchaient du «béton». Et dans le lot de la short-list de Diomaye et Sonko sort un homme, le colonel Amadou Ousmane Ba, nommé lors du Conseil des ministres de ce mercredi 3 juillet 2024, Directeur général de la surveillance et du contrôle de l’occupation du sol (Dscos). Il remplace ainsi le Colonel Papa Saboury Ndiaye. Jusque-là Directeur du Contrôle, des études et de la législation au ministère des Forces armées, ce maîtrisard en Droit public, option Relations internationales à la Fac de Droit de l’Université Cheikh Anta Diop en 1996 a obtenu son baccalauréat série A3 au lycée Galandou Diouf de Rufisque (Dakar). Il est outillé pour ce poste à grands et nombreux contentieux juridiques. Mais c’est surtout un homme polyvalent par ses diplômes et son expérience. Expert en politique de lutte contre la prolifération les armes légères et de petit calibre, il est aussi formateur et instructeur militaire. Cette nomination est la consécration d’un riche parcours académique d’un soldat qui a cheminé dans la maréchaussée.
Sciences criminelles, lutte contre les armes légères, gestion des conflits et catastrophes…
Le nouveau patron de la Dscos est connu pour sa soif du savoir et savoir-faire. Il décroche ainsi un Deug de droit et sciences criminelles en France, un Master 2 en Politique de sécurité à l’Institut des hautes études de sécurité à l’université de Toulouse, un autre Master 2 en Stratégie, défense, sécurité et gestion des conflits et des catastrophes à l’université de Yaoundé 2 SOA… Ouf ! Dans ce sens, du 13 au 15 décembre 2023, à Dakar, à l’occasion d’une réunion annuelle des commissions nationales de lutte contre la prolifération et la circulation
des armes légères dans l’espace Cedeao, le Sénégal avait compté sur le colonel Amadou Ousmane Ba. «Au Sénégal la circulation des armes est très limitée. Cette situation est liée à la bonne gestion des armes au niveau des Forces de défense et de sécurité et de la Commission nationale de lutte contre les armées légères et de petit calibre», rassurait-il.
L’escabeau vers le sommet et un défilé militaire du 4 avril
Cet officier supérieur originaire de Mbolo Birane, une commune du département de Podor, a comme boussole la rigueur et l’intégrité selon des témoignages de hauts gradés de l’Armée. Instructeur à l’école de Gendarmerie de 1998 à 1999, commandant de compagnie de gendarmerie des transports aériens en 2003-2005, officier adjoint de la compagnie de gendarmerie de Kolda 2000-2001, commandant de la compagnie de Kédougou entre 2005-2006, Amadou Ousmane Ba devient chef de la Division études et contentieux au ministère des Forces armées (2008-2013). Sa montée vers le sommet de l’armée n’a pas de limite. De 2014 à 2015, il est commandant de la SENFPU1-6 Darfour. Depuis août 2018, le colonel occupe le poste de Directeur du contrôle, études et législation au ministère des Forces armées. Mais le colonel Ba a aussi eu à organiser le défilé militaire du 4 avril en 2018. Et le Président Macky Sall avait salué une «belle parade et une organisation parfaite» du Colonel Amadou Ousmane Ba. Son statut de commandant de la prestigieuse Légion de gendarmerie d’intervention (Lgi) de Mbao y était pour grand-chose.
Une fierté de Mbolo Birane
De teint basané, le colonel Amadou Ousmane Ba parle trois langues occidentales. Naturellement, il manie le français. Il parle couramment anglais. En 2005, il fait une for- mation de gestion des situations de crises et management de la sûreté en (Florida police academy). Et enfin l’Espagnol qu’il sait lire. Sans oublier son Pulaar du Fouta Toro. Et d’ailleurs, ses proches rapportent que c’est un homme qui participe beaucoup aux actions de développement du village. A près de 54 ans, l’enfant de Mbolo Birane va veiller sur le domaine public maritime et ailleurs, prévenir et lutter contre les occupations, les constructions et les lotissements irréguliers ainsi que la gestion des contentieux.
Maxime DIASSY