Aliou Cissé prolonge son mandat à la tête de l’équipe nationale. La CAN 2025 et le mondial 2026 sont ses nouveaux défis. Mais à ses risques et périls.
Ses détracteurs vont encore patienter. Aliou Cissé poursuit son aventure à la tête de l’équipe nationale du Sénégal jusqu’en 2026. En principe. C’est lors de la réunion du comité exécutif de la fédération sénégalaise de football que l’information a été confirmée. Sur le banc de la sélection depuis 2015, Cissé bénéficie d’un sursis de deux ans, après sa CAN complètement ratée en Côte d’Ivoire. Un bail pour rectifier le tir qui peut également être un cadeau empoisonné pour lui.
La logique de la continuité
«Malgré l’élimination précoce du Sénégal nous avons constaté beaucoup de progrès». C’est ainsi que le Comex a justifié son choix de garder Aliou Cissé encore deux ans. Une précision qui méritait d’être faite au moment où, le sélectionneur est de plus en plus contesté après son 5-3-2 en huitièmes de finale face à la Côte d’Ivoire. La Al-Nassr plupart des supporters des Lions ont du mal à pardonner à Aliou cette élimination.
Mais l’instance dirigée par Augustin Senghor n’a pas voulu prendre de risques malgré le tôlée qui a suivi l’échec du Sénégal à la 34ème édition de la CAN. «Le Sénégal est 17ème au rang mondial et 2ème sur le plan africain», a argumenté Seydou Sané. Preuve que Sadio Mané et ses coéquipiers sont sur la bonne voie. Désormais El Tactico peut faire focus sur la CAN 2025 au Maroc et les qualifications au mondial, un an plus tard.
Les risques du défi
Dans le feu de l’élimination du Sénégal à la CAN, Aliou Cissé avait émis des doutes sur son avenir à la tête de l’équipe. «C’est sûr que des discussions vont avoir lieu, mais pour le moment je ne peux rien dire», avait-il répondu, pensant sûrement que sa place était menacée. Il ne le dira jamais mais, Cissé a certainement envie de tourner la page, après dix ans sur le banc des Lions.
Que nenni finalement. Se queda !
C’est maintenant avec la volonté de relever le défi que Cissé se dirige vers les prochaines échéances. Le risque à prendre pour atteindre le graal, car c’est plus facile de se casser les dents à trop vouloir tout bien faire. Encore plus dans une phase de transition qu’il doit gérer avec tact. C’est pourquoi en cas d’échec de cette mutation, Aliou Cissé aura du mal à réussir ses nouveaux objectifs à la tête de l’équipe fixés par ses amis en costards de la fédé.
Les envies d’ailleurs
Ce n’est plus un secret. Aliou Cissé avait réellement envie d’en finir avec la sélection nationale, après avoir tout vécu avec, depuis son intronisation en 2015. Un sacre, une finale perdue et des éliminations à tous les étages. C’était le moment idéal pour lui d’essayer de relever d’autres défis. Déjà dans le Golfe, des écuries les plus nanties étaient prêtes à casser leur tirelire pour s’attacher ses services. Un plus gros pactole l’attendait au moment où il peine à être payé normalement par son pays. Mais pour « l’honneur et la volonté de tout donner à la nation », El Tactico décide de faire fi.
Les défis sont certes immenses, dans un football en nette progression. Mais heureusement que Aliou Cissé n’a jamais reculé face à un obstacle ou rechigné devant la tâche.
Cheikh DIOP