Le Président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, a présidé, ce mercredi 19 février 2025, le Conseil des ministres au Palais de la République. Cette réunion a été marquée par un appel à des réformes structurelles pour renforcer la gestion des finances publiques, une priorité pour le gouvernement dans un contexte économique exigeant.
En réaction aux conclusions de l’audit de la Cour des comptes, le chef de l’État a insisté sur la nécessité d’une restructuration en profondeur du système budgétaire et financier. Il a instruit le Premier ministre d’établir un chronogramme de mise en œuvre des recommandations du rapport et d’élaborer un plan de maîtrise des dépenses publiques. L’objectif : assurer la viabilité du modèle économique dans le cadre de la vision « Sénégal 2050 ».
Le gouvernement devra également se doter d’une réglementation rénovée sur l’émission des emprunts d’État et la gestion de la dette publique. Le ministre des Finances et du Budget est chargé d’élaborer une loi de finances rectificative pour ajuster les politiques budgétaires en fonction des contraintes économiques.
Par ailleurs, l’Exécutif entend renforcer la transparence financière à travers la digitalisation et l’interopérabilité des systèmes de gestion. Un accent particulier sera mis sur le suivi du cadrage macroéconomique, la planification des investissements publics et l’optimisation des partenariats public-privé.
Conscient des implications sociales de ces réformes, le chef de l’État a ordonné l’ouverture de concertations avec les syndicats, le patronat et la société civile. Ces discussions visent à garantir un consensus national autour de l’assainissement des finances publiques, tout en protégeant les populations vulnérables.
Dans cette perspective, le Premier ministre tiendra une rencontre avec les partenaires sociaux le 27 février 2025 pour engager un dialogue inclusif sur les réformes à entreprendre. L’objectif est de réduire le train de vie de l’État et de mieux répartir les ressources dans un contexte de tensions budgétaires.
L’accès à l’eau potable, notamment en milieu rural, demeure une préoccupation majeure. Le Président a demandé l’accélération des efforts pour assurer une gestion plus efficace des ressources hydriques. Il a insisté sur la mise en place d’un schéma hydraulique national intégrant toutes les infrastructures d’approvisionnement en eau en milieu urbain et rural.
Un cadre de gestion rénové des délégations de service public en eau potable en milieu rural sera élaboré, accompagné d’un contrôle plus rigoureux sur la tarification et la gestion des concessions.
L’accent sera également mis sur la prévention des inondations, avec le lancement anticipé des opérations pré-hivernage et la mise en œuvre d’un plan d’assainissement adapté aux défis climatiques actuels.
Le chef de l’État a informé le Conseil de sa participation au 38ᵉ Sommet de l’Union africaine en Éthiopie et aux célébrations de l’indépendance de la Gambie. Ces déplacements s’inscrivent dans une volonté de renforcer les liens de coopération avec les partenaires africains.
Le Conseil a également abordé la sortie de l’Alliance des États du Sahel (AES) de la CEDEAO et ses implications pour la sous-région.
Le Conseil a adopté plusieurs textes réglementaires, dont la ratification de la convention régissant la Commission bancaire de l’Union monétaire ouest-africaine et la création du Comité de Gouvernance du Numérique.
Enfin, le gouvernement a fait le point sur la commémoration du 80ᵉ anniversaire du Massacre de Thiaroye, dont la création d’un mémorial, un centre de documentation et l’introduction de cet événement dans les programmes scolaires.
Avec ces mesures, l’Exécutif affirme sa volonté d’engager des réformes majeures tout en préservant la stabilité sociale et économique du pays.
Emedia