Une fissure de terrain de 50 mètres empêche des populations du Diéri de Podor de dor- mir. Un phénomène environnemental que des géologues interrogés par Bés bi tentent d’expliquer.
Le service géologie de Saint-Louis : «C’est très fréquent dans cette partie du département de Podor»
Un phénomène inédit s’est produit dans la partie excentrée du département de Podor, appelé le Diéri. Une fissure de terrain sur une longueur de plus de 50 m d’une épaisseur d’un mètre par endroit au sud-ouest de BélelKellé,dans la première décade du mois d’août. A la découverte de cette fis- sure de terrain, les populations, inquiètes, ont interpellé les autorités pour avoir des explications à ce phénomène environnemental. Bés bi qui a reçu des vidéos de cette fissure, a tenté d’avoir des avis d’experts sur les causes et les dispositions à prendre. Un responsable du service régional des mines et de la géologie de Saint-Louis renseigne que ce phénomène est «très fréquent dans cette partie du département de Podor (Diéri) et le
ministère des Mines et de la géologie dispose d’un document sur des recherches faites sur ces phénomènes dans cette partie».
«C’est un terrain nu, il faut un programme de reboisement massif»
Oumar Diagne, expert du littoral explique : «C’est le ravinement pendant la saison des pluies. Vous constatez que le terrain est nu. Cette ouverture est due au fait que le terrain est dénudé. Il faut un programme de reboisement massif car on constate qu’un peu loin, la fissure s’est arrêtée car il y a des arbres.» Un géologue en service à la Compagnie sénégalaise d’entreprises (Cse), Baye Moussa Niang, pour avoir rencontré ce phénomène plus d’une fois lors de la construction des pistes du Diéri, minimise : «C’est une faille qui ne peut pas dépasser 50 m.»
«Tectonique des plaques, nappe phréatique, changement climatique…»
Un autre géologue sous l’anonymat avertit qu’une évaluation géologique détaillée pour déterminer les causes exactes de cette fissure s’impose. Il cite des causes qui, selon lui, «peuvent être combinées» et seraient, entre autres «la tectonique de plaques, l’effondrement de cavités souterraines, l’érosion et l’affaissement, le changement brutal du niveau de la nappe phréatique ou le changement climatique». Cette fissure a installé la psychose chez les populations qui pensent déjà des phénomènes naturels plus graves. L’heure est venue pour les autorités et les experts de faire une campagne d’explication pour rassurer les populations sylvo- pastorales.
Demba NIANG (Correspondant)