L’ancien ministre de la Justice Ismaïla Madior Fall est au cœur d’une nouvelle affaire révélée par une enquête de la Brigade des affaires criminelles (BAC). Il est soupçonné d’avoir exigé un pot-de-vin pour l’attribution de contrats publics dans le cadre d’un projet immobilier de l’État, rapporte L’Observateur.
Le dossier porte sur un contrat de dation en paiement portant sur 9 430 m² du titre foncier 01/GW, destiné à la construction d’un centre d’accueil pour enfants et d’un centre de surveillance par bracelet électronique.
Selon les révélations de Cheikh Guèye, directeur général de la société Technologie Consulting Service (TCS), c’est Ismaïla Madior Fall qui lui aurait demandé une somme de 250 millions de francs CFA pour l’obtention du contrat. L’entrepreneur affirme lui avoir versé une avance de 50 millions de francs CFA en espèces, remise directement dans le bureau de l’ancien ministre, en présence de Mohamed Anas El Bachir Wane, alors directeur des constructions.
Toujours selon Cheikh Guèye, l’ancien garde des Sceaux aurait ensuite exigé le versement du solde de 200 millions de francs CFA, mais l’homme d’affaires aurait refusé, invoquant des lenteurs dans la procédure de délivrance du bail. En réaction, Ismaïla Madior Fall lui aurait restitué les 50 millions déjà remis, tout en annonçant l’annulation du bail.
Ces déclarations, consignées dans le procès-verbal d’enquête, jettent une lumière crue sur les pratiques de corruption présumée dans la gestion du foncier public.
Emedia