Il claque comme un ordre, souvent sec, brutal, sans appel. « Dégage ! » Ce mot, trop fréquemment utilisé par certains hommes en tenue, résonne comme un rejet verbal, une manière de rabaisser, de nier la dignité de celui à qui il est adressé. Ce dimanche 3 août 2025, lors de la Journée nationale de l’arbre à Touba Ndorong, le préfet de Kaolack a intimé publiquement au maire Serigne Mboup l’ordre de « dégager », déclenchant une vive altercation et une réaction immédiate de l’élu : « Tu ne peux pas me dire de dégager, je suis une autorité » .
Le mot « dégage » n’est pas une consigne de sécurité, ni un outil de communication constructive. Il traduit une forme de mépris et de domination, surtout lorsqu’il émane d’un représentant de l’État s’adressant à un élu local. En l’utiliser, on oublie le devoir de service public, le dialogue, et la mission de protection des citoyens.
Dire « dégage » à un citoyen ou à un élu, c’est rompre le lien de confiance entre la population et ceux qui portent l’uniforme. Ce mot, devenu réflexe chez certains, doit être dégagé du vocabulaire des autorités publiques. Il doit céder la place à un langage respectueux, pédagogique et coopératif.
Changer les mots, c’est aussi changer les pratiques : le respect commence par la parole. Une autorité qui respecte élève, elle ne rabaisse pas. Il est urgent de bannir ce « dégage » qui salit la parole de l’uniforme et de le remplacer par des mots qui construisent le respect, la protection, et le dialogue.
Emedia