La situation politique et sécuritaire au Togo continue de susciter l’indignation bien au-delà de ses frontières. Ce vendredi matin, une conférence de presse d’envergure s’est tenue au siège du FRAPP (Front pour une Révolution Anti-impérialiste Populaire et Panafricaine) à Dakar. Elle a rassemblé des figures majeures de la société civile sénégalaise ainsi que des membres de la diaspora togolaise vivant au Sénégal, unis pour dénoncer la dérive autoritaire en cours dans le pays.
À l’unisson, les intervenants ont dénoncé une dégradation inquiétante des droits fondamentaux au Togo, marquée par une répression systématique des voix dissidentes, un verrouillage des libertés publiques et une militarisation accrue du régime.
Alioune Tine, figure reconnue de la défense des droits humains en Afrique de l’Ouest, a pointé du doigt le silence complice des institutions régionales. « Le mutisme de la CEDEAO et de l’Union africaine sur le cas togolais risque de consacrer l’impunité des régimes autoritaires », a-t-il averti, appelant à une mobilisation régionale pour la démocratie et les droits humains.
Des ressortissants togolais présents ont dressé un tableau sombre de la situation sur le terrain : arrestations arbitraires, intimidations, coupures d’Internet, un climat de peur généralisée et au moins sept morts recensés à l’approche de l’élection présidentielle.
Parmi les voix togolaises, Madame Emenefa Eklou, représentante de la diaspora au Sénégal, a lancé un appel vibrant à la mobilisation. Elle a annoncé l’organisation d’une marche pacifique ce samedi 5 juillet à Dakar, déclarant : « Ne restez pas indifférents à la souffrance du peuple togolais. »
Pour Mamadou Mbodj, du mouvement F24, les événements au Togo s’inscrivent dans une dynamique régionale préoccupante. Il a souligné les parallèles avec la situation au Niger ou en Guinée, estimant qu’« il est temps que les peuples d’Afrique de l’Ouest reprennent leur destin en main ».
Dans le même esprit, Guy Marius Sagna, porte-voix du FRAPP, a insisté sur l’importance d’une solidarité panafricaine active. « L’Afrique ne se libérera pas en silence. Ce qui se passe au Togo nous concerne tous », a-t-il affirmé avec force.
En conclusion, les participants ont exhorté les États africains, les institutions régionales et la communauté internationale à s’impliquer de manière plus ferme dans la résolution pacifique de la crise togolaise. Pour eux, il ne s’agit pas seulement d’un enjeu national, mais d’un combat pour la démocratie et la dignité sur tout le continent africain.
Seynabou Diatta, stagiaire