L’affaire El Hadji Babacar Dioum, mise en lumière ce vendredi 25 juillet par le journal Libération, suscite un vif émoi au sein de l’opinion publique. L’homme est impliqué dans une affaire sensible liée à la détention de fichiers numériques à caractère pornographique, dont les ramifications pourraient aller bien au-delà d’une simple infraction informatique.
Selon les premiers éléments de l’enquête, plusieurs milliers de contenus compromettants auraient été retrouvés sur ses supports numériques. Les enquêteurs évoquent notamment des dossiers intitulés Newgirls (4 191 contenus), Seneg (1 115), zbz (407), Nouveau dossier 3 (59) et Nouveau dossier 4 (147). Un autre fichier, baptisé admin-site.tbx, contiendrait quant à lui des données sensibles, notamment des identifiants de connexion à des plateformes en lien avec la pornographie et des activités de sextorsion.
Interrogé à plusieurs reprises, El Hadji Babacar Dioum a tenté de se dédouaner, déclarant n’avoir que des connaissances informatiques limitées, se résumant, selon lui, à « quelques notions basiques sur Word ». Il a affirmé ne pas savoir comment télécharger ou manipuler des données numériques. Lors de son troisième interrogatoire, il a refusé de signer le procès-verbal, accusant les enquêteurs d’avoir exploité son ordinateur personnel de manière illégale, en dehors de sa présence et sans la supervision de ses avocats.
Malgré ces contestations, les autorités assurent avoir respecté les procédures. Les extractions de données auraient été réalisées, selon la Division spéciale de cybersécurité (DSC), en présence de la défense de l’accusé. À quatorze reprises, El Hadji Babacar Dioum aurait insisté sur le fait qu’il n’avait pas consenti à l’exploitation de ses équipements informatiques, rejetant « l’ensemble des allégations » formulées contre lui.
Parallèlement, plusieurs présumées victimes se sont manifestées depuis la médiatisation de l’affaire, en contactant directement le parquet et la DSC. Leurs témoignages pourraient s’avérer déterminants pour la suite de l’enquête.
Si les accusations sont confirmées, cette affaire pourrait constituer un tournant majeur dans la lutte contre la cybercriminalité et les violences numériques au Sénégal. Elle révèle également l’urgence pour les autorités de se doter de moyens d’enquête adaptés aux réalités technologiques actuelles. L’enquête se poursuit.
Emedia