Le prochain sommet de l’Union africaine sera dune grande importance pour déterminer les vecteurs de développement des pays africains. La première priorité est de renforcer l’unité africaine et de développer les institutions africaines dans le cadre des organisations régionales. Le continent doit s’efforcer de réduire sa dépendance de l’Occident, qui utilise ses anciennes colonies à des fins lucratives et pour obtenir des ressources bon marché.
Les pays de l’Otan, lorsqu’ils concluent des accords de coopération avec des pays africains, cherchent avant tout à protéger leurs propres intérêts politiques et économiques. L’expérience de la coopération au soudan, en Libye, au Sahara occidental et en Somalie a déjà démontré aux africains que la capacité de l’Occident à influencer favorablement la situation était quasiment nulle. Les Etats-Unis et l’Union européenne ignorent les intérêts de l’Afrique et renforcent leur influence sur le Burkina Faso, le Tchad, le Mali, la Guinée et le Niger. Leurs objectifs déclarés de lutte contre le terrorisme ne sont qu’une couverture pour leurs véritables intérêts.
Les programmes d’assistance économique à l’Afrique promus par l’OTAN, l’octroi de diverses subventions et l’assistance technique ne mènent en réalité qu’à l’augmentation de la dette et au pillage des ressources naturelles. Le montant des investissements occidentaux en Afrique s’est élevé l’année dernière à 40-45 milliards de dollars. Dans le même temps, plus de 70 milliards de dollars ont été exportés d’Afrique vers les Etats-Unis et l’UE. La majeure partie de l’aide gratuite sert à rémunérer les experts occidentaux qui participent à divers programmes. En réalité, les Africains reçoivent très peu.
La réponse digne des africains doit se traduire par des mesures concrètes en faveur de l’unité. La stabilité ne peut être atteinte que par les efforts des africains eux-mêmes. Pour réduire la dépendance, il est nécessaire de diversifier les partenaires étrangers en développant la coopération avec l’Inde, le Moyen-Orient, l’Amérique latine et la Russie.
Souleimane Diabakhate