ECOUTEZ IRADIO

audio element.

BESBI LE JOUR

BES BI MAGAZINE

mercredi, octobre 8, 2025
EmediaSN
  • Accueil
  • ACTUALITÉS
  • POLITIQUE
  • ECONOMIE
  • INTERNATIONAL
  • CULTURE
  • PEOPLE
  • SOCIETE
  • SPORTS
  • TOP VIDÉOS
  • PRÉSIDENTIELLE 2024
Pas de résultat
Afficher tous les résultats
EmediaSN
Pas de résultat
Afficher tous les résultats
Accueil IDÉES ET OPINIONS

Dix-huit mois après : re-visionner le passé immédiat pour recentrer le présent

2 heures ago
dans IDÉES ET OPINIONS, SOCIETE
0
FB IMG 1759933794912
1.4k
VUES
Partager sur FacebokPartager sur TwiterPartager sur Whatsapp

De 2021 à 2024, deux logiques de survie politique se sont heurtées au Sénégal, avec une violence sans précédent, faisant plusieurs dizaines de morts, des centaines de blessés, des dégâts matériels considérables et près de deux milliers de citoyens – pour la plupart des jeunes – incarcérés. La tension était à son comble. Et  pourtant, le 24 mars 2024, les Sénégalais ont voté, dans le calme, et se sont choisi, dès le premier tour, le président qu’ils voulaient. On avait alors de bonnes raisons d’espérer que le pays allait retrouver la sérénité et se focaliser sur l’essentiel : travailler pour le bien-être du plus grand nombre. Cependant, force est de constater qu’un « cinquième quart temps », parasité par la colère et la rancœur, s’est ouvert, inhibant l’action constructive.

Une lecture lucide de l’histoire récente est nécessaire, si on veut aborder le futur immédiat avec plus de clairvoyance.

Au sortir de l’élection présidentielle de 2019, le Pastef et son leader ont émergé comme une force nouvelle, avec un discours qui parlait à une frange assez importante de la jeunesse. Le souverainisme, le panafricanisme, la promesse d’un Sénégal meilleur, la reddition des comptes, l’option pour un développement endogène, le choix de Cheikh Anta Diop, Mamadou Dia et Thomas Sankara comme modèles, ont été, entre autres, des références qui ont séduit et mobilisé.

C’est dans le contexte ainsi décrit que des maladresses politiques commises par les principaux protagonistes – le régime de Macky Sall et le Pastef – ont plongé le Sénégal dans une situation difficile. En effet, en se rendant au salon Sweet Beauty, le leader du Pastef avait ouvert une brèche pour des adversaires en quête d’un talon d’Achille. Nul besoin de revenir sur les péripéties de ce dossier. L’important est de retenir que les accusations de viol et de menaces de mort portées contre Ousmane Sonko sont déclarées infondées par la justice.

Dès l’éclatement de cette affaire, le Pastef avait compris que c’était sa survie politique qui était en jeu. Le régime semblait décidé à le mettre hors d’état d’agir. D’où le choix de ce parti de résister. Un choix d’autant plus compréhensible que le cas Khalifa Sall était encore frais dans les esprits : pour avoir osé annoncer une candidature éventuelle face à Macky Sall, contre la volonté du Parti socialiste dont il était membre, alors allié du régime, le « récalcitrant » croupira trois longues années en prison, sur la base d’un motif en déphasage avec le mobile flagrant de liquidation politique d’un adversaire. A cela, on peut ajouter le jeu de yoyo dans l’affaire Barthélémy Dias vs feu Ndiaga Diouf, un feuilleton judiciaire dont les épisodes étaient orientés suivant les prises de position de l’ex-édile de la Ville de Dakar : affaire enterrée pour Barthélémy le partenaire ; dossier rouvert contre Barthélémy l’adversaire.

Tous ces agissements portaient à penser que Sonko allait subir le même sort. Aucun analyste de bonne foi ne peut dénier au Pastef son droit et devoir de s’opposer à la liquidation programmée. En revanche, les méthodes utilisées par l’organisation sont discutables : les accusations non étayées de Sonko contre des autorités de l’ancien régime comme Mame Mbaye Niang ou encore  ses mots d’ordre guerriers ont créé une situation quasi insurrectionnelle et contribué à la tragédie.

Aujourd’hui, certains partisans du nouveau régime décrivent l’alternance démocratique du 24 mars 2024 comme une « révolution ». J’attire l’attention sur le caractère polysémique de ce vocable et des incidences de chaque sens qu’on lui donne. Les Républicains de 1789 en France, les Communards de 1871, les Bolcheviks russes de 1917 ou encore les Communistes chinois de 1949, entre autres, avaient raison de faire la révolution, de (tenter de) renverser par la violence des minorités qui vivaient dans une opulence insolente tout en maintenant dans la misère absolue – sans la moindre compassion – l’écrasante majorité des citoyens. Ces soulèvements avaient mis aux prises des ennemis mus, chacun, par la haine et la volonté de détruire l’autre. Pour comprendre la source de ces colères, il suffit d’avoir une lecture fine de Germinal d’Emile Zola ou encore Hard Times de Charles Dickens, deux des créations littéraires les plus expressives des injustices poignantes qui ont marqué les siècles derniers.

Il est indéniable que Macky Sall, dans son obsession de conserver le pouvoir à tout prix, a commis des fautes inacceptables, notamment sa propension à jeter en prison ceux qu’il percevait comme des obstacles potentiels à sa carrière présidentielle. Il sera difficile de convaincre même le plus bienveillant des observateurs qu’il ne tenait pas à un troisième mandat : combien de ses partisans a-t-il limogé pour le simple fait que ceux-ci étaient opposés à ce projet ? N’a-t-il pas sacrifié Amadou Bâ, le candidat de Benno Bokk Yakaar à la présidentielle de 2024 pour la même raison, préférant assumer la chute de son camp que de voir le pouvoir tomber entre les mains de ses « adversaires internes » ? A cela, il faut ajouter l’arrogance politique et la dilapidation des ressources de l’Etat notées sous son magistère. Malgré tout, cela ne fait de Macky Sall ni Adolphe Thiers ni Tchang Kaï-Chek, encore moins le tsar Nicholas II ou le roi Louis XVI. Loin s’en faut. L’histoire retiendra qu’à côté des errements susmentionnés, Macky Sall a également réalisé de grandes performances en tant que chef d’Etat : formation et recherche, santé, équité territoriale à travers de grands projets d’adduction d’eau, d’électrification et de construction de pistes de production en zones rurales (PUDC, PUMA), prise en charge des couches vulnérables (CMU, bourses de sécurité familiale), agriculture (PRODAC), Transport urbain et interurbain (TER, BRT, Sénégal Dem Dikk, autoroutes), etc.

Tout cala pour dire qu’inscrire l’alternance démocratique de mars 2024 dans le sillage des révolutions sus-évoquées relèverait de l’anachronisme. Les Sénégalais, dans une continuité historique, ont mené des luttes farouches pour la consolidation et l’élargissement des acquis démocratiques. Il y a encore du chemin à parcourir : il est inadmissible que chaque élection présidentielle soit précédée par un lot de morts, une sorte de sacrifice humain sur l’autel des enjeux de conquête et de conservation du pouvoir.

Les dirigeants du Pastef doivent faire face, avec courage et fermeté, à un lobby interne, animé dans les réseaux sociaux et par certains de leurs cadres. Ces groupes exigent des règlements de comptes, sur une base manichéenne : ceux qui ont soutenu « le projet » seraient les bons ; les autres seraient, pour la plupart, les mauvaises graines à élaguer. On menace, on insulte. Ecouter la voix des militants est nécessaire ; en revanche, gérer l’Etat en se laissant influencer par les états d’âme de ces derniers est dangereux.

Les nouveaux tenants du pouvoir devraient s’inspirer de la philosophie politique de Nelson Mandela. Après vingt-sept ans passés dans les geôles de l’apartheid, le vieux Xhosa avait une seule préoccupation : bâtir une nation arc-en-ciel, en prônant l’apaisement et en réconciliant l’Azanie avec elle-même, sans renoncer à la justice pour les victimes, toutes les victimes, en-dehors de tout parti pris.

Aujourd’hui, il est plus qu’urgent de faire la seule révolution qui vaille : celle qui améliore les conditions de vie des citoyens et tend vers la création du bien-être pour tous, en luttant résolument contre la pauvreté, l’ignorance, la maladie, l’oisiveté et l’insalubrité qui assaillent nos populations. Pour atteindre ces objectifs, le régime doit concentrer tous ses efforts sur des actions essentielles dont ce qui suit ne constitue qu’un échantillon :

taire les rancœurs et mobiliser tous les Sénégalais autour du crucial : la construction d’un pays prospère, dans la paix et la cohésion nationale ;
ériger au rang de culture, grâce à un système éducatif adapté, les valeurs suivantes : l’intégrité morale ; le culte du travail ; le respect du bien commun ; la discipline ; le respect de la parole donnée ; le don de soi pour le bien-être collectif ; l’humilité ; l’empathie ; le respect des principes républicains ;
libérer la justice en reconnaissant sincèrement que tous les Sénégalais sont égaux devant la loi. Des enquêtes indépendantes doivent situer les responsabilités, suite aux graves événements qui ont secoué le pays de 2021 à 2024. Ceux qui ont tué, blessé, saccagé doivent tous rendre compte, quel que soit le bord auquel ils appartiennent. L’histoire a prouvé que « la justice des vainqueurs »  ouvre des brèches au chaos : elle a bien souvent engendré des cycles de vendetta ;
produire des richesses endogènes, seul moyen de garantir une souveraineté digne de ce nom. Grâce à une formation massive des jeunes dans tous les domaines (secteurs primaire, secondaire, tertiaire …) et à tous les niveaux (CAP, BEP, BP, BTS, Ingénieur …), bâtir une économie performante ;
poursuivre avec fermeté la reddition des comptes pour recouvrer les biens détournés et convaincre les citoyens que la loi s’appliquera désormais avec rigueur à toute personne coupable de malversation. C’est le lieu de déplorer la volonté d’humiliation dans le traitement des dignitaires de l’ancien régime. Les interdictions de sortie du territoire notifiées verbalement par la police des frontières persistent en dépit de la disqualification de la méthode par la Cour Suprême. Est-on en train de se venger du régime de Macky Sall qui procédait de la même manière ? Où est la rupture dans la gestion de la justice et de l’équité ?
améliorer l’efficience : dans un contexte de rareté des ressources, la réduction des directions générales par des fusions et des suppressions judicieuses est une urgence ;
se garder de fragiliser les institutions de la république. La gestion de l’affaire Samba Ndiaye a été pour le moins maladroite : le fait d’avoir été nommé par décret mais n’ayant jamais pu prendre fonction suite à des protestations publiques de militants du parti fait désordre. A ce niveau de l’Etat, les erreurs s’assument et se corrigent avec tact et discrétion. De la même manière, les critiques publiques du Premier Ministre contre le Président de la République sont injustifiables. Les deux chefs de l’Exécutif ont tous les atouts pour travailler en bonne intelligence, à condition que chacun s’en tienne à ce que la constitution lui confère.

Le boulevard de la prospérité reste ouvert : c’est au régime actuel qu’il incombe d’y engager les Sénégalais, avec détermination et humilité, sans bruit ni fureur. Le pays dispose de toutes les richesses naturelles nécessaires : pétrole, gaz, or, fer, zircon, phosphates, eau, terre, soleil, etc. Le plus important demeure, cependant, la paix des cœurs, des leaders visionnaires et des citoyens disciplinés et bien formés.

Diom Wouro Bâ
07 octobre 2025

Tags: Violences politiques 2021 2024
PARTAGE201Tweet126Send
Post précédent

ArcelorMittal : Fadilou Keïta annonce des poursuites contre Macky Sall pour haute trahison

En rapportDes postes

InCollage 20251005 114544751
IDÉES ET OPINIONS

Lettre ouverte aux autorités de la république du Sénégal : Pour une gouvernance nationale de la cybersécurité à la hauteur des enjeux de l’heure.

par EMEDIA
05/10/2025
1.4k
InCollage 20251001 114103240
A L'INSTANT

L’ambassadeur d’Israël séduit par le café Touba, symbole d’hospitalité sénégalaise

par EMEDIA
01/10/2025
1.5k
InCollage 20250930 090054089
A L'INSTANT

Editorial : Le « K » Bocar Samba Dièye…

par EMEDIA
30/09/2025
1.6k
InCollage 20250909 083228347 2
A L'INSTANT

Editorial : Le temps s’écoule…

par EMEDIA
23/09/2025
1.5k

Laisser un commentaire Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

BES BI LE JOUR

Politique

InCollage 20250915 164104935
A L'INSTANT

Thiès-Ouest : Demba Fall Gueye affiche ses ambitions pour les locales de 2027

par EMEDIA
15/09/2025
0
1.5k

En savoir plusDetails
InCollage 20250914 123237003
A L'INSTANT

Kolda : L’opposition lance la plateforme « Kongol Fouladou » pour contrer le régime PASTEF

par EMEDIA
14/09/2025
0
1.6k

En savoir plusDetails
20250907 220923 0000
A L'INSTANT

Réaménagement sans rupture, alertes en cascade (Par Amacodou DIOUF, président l’ONG AHDIS)

par EMEDIA
07/09/2025
0
1.6k

En savoir plusDetails

ECOUTER IRADIO


audio element.
EmediaSN

Copyright © 2023 Emedia

Plan du site

  • ACCUEIL
  • ACTUALITÉS
  • POLITIQUE
  • ECONOMIE
  • SOCIETE

Suivez Nous

Welcome Back!

Login to your account below

Forgotten Password?

Retrieve your password

Please enter your username or email address to reset your password.

Log In

Add New Playlist

Pas de résultat
Afficher tous les résultats
  • Accueil
  • ACTUALITÉS
  • POLITIQUE
  • ECONOMIE
  • INTERNATIONAL
  • CULTURE
  • PEOPLE
  • SOCIETE
  • SPORTS
  • TOP VIDÉOS
  • PRÉSIDENTIELLE 2024

Copyright © 2023 Emedia