Bien que son usage au Sénégal reste toujours de l’ordre des suspicions, le système Pegasus, un logiciel d’espionnage développé par la société israélienne Nso a fait couler de la salive sous nos cieux. Au lendemain des émeutes de mars 2021, dans la foulée d’une série d’arrestations de manifestants cueillis en dehors du front, le régime en place était accusé de recourir aux services de sociétés rompues dans la surveillance électronique.
Mais l’influence de l’État hébreux dans la marche du pays ne se traduit pas que par des voix officieuses. Navires de défense, les patrouilleurs ultramodernes «Lac Retba» et «Cachouane» réceptionnés par la Marine sénégalaise, en décembre 2020, sont tous sortis des chantiers navals israéliens. Le premier engin, présenté comme un «Shaldag Mk V généralement équipé d’un système d’arme télécommandée de 23.30 mm, 12.7 mm, d’un dispositif électro-optique et de mitrailleuses légères» était en même temps livré que le second, un «Shadlag MK V équipé de missiles sol-sol à courte ou moyenne portée ainsi que de drones tactiques».
Des navires qui s’ajoutent à ceux dénommés «Anambé» et «Soungrougrou» livrés en 2019 sur une commande de l’Etat du Sénégal à l’entreprise israélienne, Shipyards. Comme quoi se débarrasser d’Israël, comme le revendiquent des organisations de défense de la cause palestinienne, ne sera pas chose aisée. Sinon un gros risque pour le Sénégal.
Falilou MBALLO