Le jeune commerçant, la vingtaine, taille moyenne, teint noir, physique imposant, est originaire du bassin arachidier. Malgré les difficultés de joindre les deux bouts, le jeune marié a déclaré préférer ce métier à la voie de l’émigration. «Je préfère gagner dignement ma vie en faisant ce travail que d’être sous la tutelle d’un patron», a-t-il dit. C’est en longeant l’avenue en direction du Plateau qu’on tombe sur un jeune sur le point de traverser pour rejoindre l’autre partie de la route. C’est un étudiant en troisième année de droit à l’Université Cheikh Anta Diop. Vêtu d’un maillot blanc à l’effigie du Real Madrid, des sandales de différentes tailles et couleurs à la main, Ibrahima Dieng sillonne le marché. Il a indiqué qu’il avait commencé à s’adonner à cette activité après la fermeture de l’université avec l’aide de son père. Il a exprimé son honneur et sa fierté de venir en aide à ses parents et de s’occuper de ses besoins personnels sans l’aide de personne. «Même si les conditions de vie sont actuellement difficiles, je préfère rester ici que de prendre la mer», a-t-il lancé avant d’affirmer qu’il reçoit des encouragements de la part de beaucoup de gens qui découvrent qu’il est étudiant. Et ils sont nombreux à tenter l’entrepreneuriat pour s’affranchir d’une tutelle. Ce qu’ils appellent faire son propre business. Et on le voit avec les initiatives relatives à l’élevage de bovins ou de poulets par exemple. Ou encore un goût pour la terre avec des techniques agricoles plus rentables.
D. THIAM